Incidence et indicateurs d’une nouvelle intervention chirurgicale après une reconstruction du ligament croisé antérieur: Une étude de suivi sur 6 ans
Groupe MOON Knee
Enquête menée au centre médical de l’Université Vanderbilt, Nashville, Tennessee, États-Unis
American Journal of Sports Medicine
Contexte
Les raisons de refaire une chirurgie après une reconstruction du ligament croisé antérieur (LCA) varient, mais les facteurs de risque de ces interventions chirurgicales ne sont pas bien décrits. Si des facteurs chirurgicaux ou cliniques sont associés à la nécessité d’une nouvelle intervention chirurgicale, les patients et les cliniciens peuvent avoir une compréhension plus précise du pronostic et des facteurs modifiables qui influencent le risque.
Question
Est-ce que certains facteurs cliniques ou chirurgicaux ont un impact sur le taux de réopération après une reconstruction primaire du LCA ? Quels sont l’incidence et les types de chirurgie subséquente qui ont eu lieu dans une cohorte de patients après la reconstruction de leur LCA de référence ? Quelles sont les variables associées à l’incidence des patients subissant une nouvelle intervention chirurgicale après la reconstruction de leur LCA de référence ?
Conception de l’étude
Étude de cohorte prospective.
Participants
Patients en provenance de sept sites, subissant une reconstruction primaire ou révision unilatérale du LCA par l’un des 17 chirurgiens entre 2002 et 2008. Les blessures multiligamentaires ont été incluses.
Critères d’exclusion
Reconstruction bilatérale simultanée du LCA.
Méthodes
Les patients ont rempli un questionnaire avant leur chirurgie et ont été suivis pendant deux à six ans. Les patients ont été contactés afin de déterminer si certains d’entre eux ont subi une chirurgie supplémentaire depuis le début de l’étude. Les protocoles opératoires ont été obtenus, puis toutes les procédures chirurgicales ont été classées et enregistrées. Des modèles de régression logistique ont été construits pour prédire quelles variables démographiques et chirurgicales des patients étaient associées à l’incidence d’une nouvelle intervention chirurgicale après leur reconstruction primaire.
Résultats
La cohorte d’étude était composée de 3276 patients (56,3% d’hommes) avec un âge médian de 23 ans. Un suivi de six ans a été obtenu sur 91,5% de la cohorte (2999/3276) en ce qui concerne les variables d’incidence et de fréquence des interventions chirurgicales ultérieures. Dans l’ensemble, 20,4% de la cohorte (612/2999) a rapporté avoir subi une nouvelle intervention chirurgicale sur le genou ipsilatéral six ans après la procédure initiale.
Reconstruction du LCA : Les interventions chirurgicales subséquentes les plus fréquentes concernaient le ménisque (11,9 %), la révision de la reconstruction primaire (7,5 %), la perte de mouvement (7,8 %) et le cartilage articulaire (6,7 %). Les facteurs de risque significatifs d’une nouvelle opération post-reconstruction primaire du LCA reliée au ménisque étaient d’avoir une réparation du ménisque médial dans le même temps que la reconstruction primaire, une reconstruction primaire avec une autogreffe ou une allogreffe du tendon du muscle ischio-jambier, un niveau d’activité Marx de base plus élevé, un âge plus jeune et un arrêt tabagique. Les facteurs prédicteurs significatifs d’une nouvelle intervention chirurgicale impliquant le cartilage articulaire étaient d’avoir un indice de masse corporelle plus élevé, un niveau d’activité Marx plus élevé, une reconstruction avec une autogreffe ou une allogreffe de tendon, une réparation méniscale dans le même temps que la reconstruction primaire ou une anomalie du cartilage articulaire de grade 3/4 classée au moment de la reconstruction primaire. Les facteurs de risque d’une deuxième opération en raison d’une perte de mouvement étaient d’avoir un jeune âge, un score de référence bas sur l’échelle Knee Injury and Osteoarthritis Outcome Score, une reconstruction avec une allogreffe de tissus mous et d’être de sexe féminin.
Conclusion
Les patients plus jeunes, les femmes, un score de référence bas sur l’échelle Knee Injury and Osteoarthritis Outcome Score ainsi qu’une reconstruction avec une allogreffe de tissus mous peuvent être des facteurs de risque qui prédisposent les patients à devoir subir une nouvelle opération après la reconstruction primaire de leur LCA.
Lien
https://doi.org/10.1177/0363546520935867
Commentaire éditorial sénior
Cette étude est un travail important comprenant un grand nombre de patients et comble ainsi certaines lacunes dans les connaissances sur les révisions du LCA. Cependant, elle présente un biais de rappel rétrospectif telle toute autre étude du même type. De nombreux autres facteurs, tels que les nouvelles blessures, l’activité de base du patient ou l’état d’instabilité du genou, les besoins du patient ou son insatisfaction par rapport à la chirurgie primaire et le statut d’assurance privée représentent des facteurs de confusion évidents.
Messages clés pour les résidents de radiologie
Lorsque vous passez en revue les révisions postopératoires des LCA à l’IRM, prêtez une attention particulière aux points suivants, car ils pourraient avoir un impact sur les révisions futures des greffes de LCA.
– Réparation médiale du ménisque
– Lésion du cartilage (en particulier le grade 3/4)
– les sites de réparation du cartilage
Les caractéristiques du donneur de l’allogreffe influencent significativement la rupture du greffon après une reconstruction du ligament croisé antérieur dans une jeune population active
Sarah Shumborski, BSc, MD, Lucy J. Salmony BAppSci (Physio), PhD, Claire Monk, BAppSci (ExPhys), Emma Heath, MPhty, Justin P. Roe MBBS, and Leo A. Pinczewski, AM, MBBS
American Journal of Sports Medicine
Contexte
La sélection du greffon dans la chirurgie pour ligament croisé antérieur (LCA) peut être difficile dans une jeune population active étant donné son taux élevé de reblessure. Les allogreffes permettent d’une part de contrôler la taille des greffons et d’autre part, de réduire la morbidité associée aux prélèvements des autogreffes. Les résultats concernant l’utilisation des allogreffes sont mitigés dans la littérature ; cependant, l’impact qu’ont les propriétés de l’allogreffe sur les résultats n’a pas été pris en compte.
Question
Est-ce que la reconstruction du LCA avec des allogreffes de donneurs plus âgés aura un plus haut taux de rupture du greffon par rapport aux allogreffes de donneurs plus jeunes ?
Conception de l’étude
Étude de cohorte prospective
Participants
Patients (N = 211) âgés de 13 à 25 ans qui ont subi une reconstruction primaire du LCA avec une allogreffe fraîche non irradiée sur une période de 3,5 ans.
Critères d’exclusion
Les patients âgés de plus de 25 ans, présentant des antécédents de lésion du LCA ipsi- ou controlatérale ou une lésion ligamentaire importante supplémentaire ipsilatéral au LCA index, ou cherchant une indemnisation ont été exclus.
Méthodes
Quatre repères anatomiques de greffons ont été utilisés : le tendon rotulien, d’Achille, tibial antérieur et tibial postérieur. Les variables d’âge et de sexe des donneurs d’allogreffe ont été recueillies. À un intervalle minimal de 24 mois, les patients ont été évalués pour toute autre blessure ainsi que subjectivement par le questionnaire d’International Knee Documentation Committee (IKDC). Le Khi-carré a été utilisé pour ressortir les variables catégorielles parmi les groupes d’étude. Le test de Student a été utilisé pour comparer les variables continues parmi les groupes d’étude.
Résultats
La rupture de greffon du LCA est survenue dans 23,5% des cas. On a constaté un taux significativement plus élevé de rerupture dans les greffons séparés en un seul brin (tendon rotulien et d’Achille) par rapport à ceux séparés en plusieurs brins (tibial antérieur et postérieur) (29,9 % contre 11 % ; P = 0,014). Les greffons provenant de donneuses âgées de 50 ans présentaient des taux significativement plus élevés de rupture du greffon (52,6 % ; P = 0,003), avec un risque multiplié par 6,7 par rapport aux greffons provenant de donneurs âgés de moins de 50 ans. Il n’y avait pas différence significative dans les scores IKDC moyens entre les groupes stratifiés selon l’âge et le sexe du donneur de l’allogreffe.
Conclusion
L’âge et le sexe du donneur d’allogreffe et la morphologie du greffon ont influencé de manière significative le taux de rupture du greffon du LCA chez les jeunes patients actifs. Les tendons des donneuses âgées de ≥50 ans ont un taux de rerupture plus élevé que ceux des donneurs masculins de tout âge et des femmes plus jeunes.
Lien
https://doi.org/10.1177/0363546520938777
Commentaire éditorial sénior
Nous félicitons les auteurs pour cet important travail. Bien qu’il y ait quatre repères anatomiques possible de greffons, ce qui laisse les chiffres peu élevés dans les différents groupes, l’étude fait ressortir quelques points importants. Une piste d’amélioration pour cette étude serait de contrôler le taux d’échec pour d’autres facteurs de confusion, par exemple le niveau d’activité du patient, les causes de re-blessure, l’IMC, le diabète, le tabagisme, etc.
Messages clés pour les résidents de radiologie
Lorsque vous passez en revue les révisions postopératoires des LCA à l’IRM :
– Prélèvement du greffon à partir de la rotule = greffe osseuse tendon-os. Il s’agit d’un greffon à un seul brin.
– Cicatrices au niveau des quadriceps et des muscles ischio-jambiers = penser à un prélèvement de greffon à ces repères anatomiques = greffon multibrin.
– Risque de rupture plus élevé pour les greffons monobrin.
Évaluation des caractéristiques morphologiques de la trochlée fémorale sur l’imagerie en coupe axiale avant la trochléoplastie : Classification de Dejour versus mesures quantitatives
Nicholas C. Nacey, Michael G. Fox, Barrett N. Luce, Dustin M. Boatman, and David R. Diduch
American Journal of Roentgenology
Contexte
La classification de Dejour pour la dysplasie trochléaire est une évaluation qualitative de la dysplasie trochléaire. L’étude présente évalue l’utilité de l’imagerie en coupe axiale afin de mettre en relation l’évaluation qualitative et quantitative de la dysplasie trochléaire.
Question
Est-ce que l’imagerie en coupe axiale permet de catégoriser de manière qualitative, quantitative et fiable la dysplasie trochléaire comme étant de bas grade (type A) ou de haut grade (types B-D) selon la classification de Dejour avec en plus une bonne fiabilité interjuges ?
Conception de l’étude
Étude rétrospective
Participants
Les patients qui ont subi un TDM ou une IRM avant une trochléoplastie d’approfondissement dans un délai de neuf ans.
Critères d’exclusion
Aucun patient n’est exclu.
Méthodes
Revue rétrospective des TDM et IRM du genou réalisés avant la trochléoplastie d’approfondissement des patients et lus par deux radiologues musculo-squelettiques indépendants. Premièrement, chaque cas de dysplasie trochléaire a été corrélé qualitativement à un grade de la classification de Dejour. Deuxièmement, des mesures quantitatives de l’angle du sulcus, de la distance entre la tubérosité tibiale et le sillon trochléaire, de la profondeur trochléaire, de l’inclinaison trochléaire latérale, de l’asymétrie des facettes trochléaires et du degré de latéralisation rotulienne ont été effectuées. Les données quantitatives ont été analysées en utilisant les mesures moyennes des deux radiologues pour tous les paramètres, à l’exception de l’asymétrie des facettes trochléaires. Pour ce paramètre, la présence de l’asymétrie de façon binaire comme présente ou absente et le pourcentage de genoux présentant une asymétrie ont été notés. Une analyse univariée a été utilisée pour comparer les valeurs moyennes des différentes catégories de Dejour.
Résultats
Au total, 35 patients (29 femmes et 6 hommes, âge moyen de 21,1 ans) avec 39 genoux (17 à droite et 22 à gauche) affectés ont été inclus. Les radiologues ont obtenu un accord qualitatif exact en utilisant la classification de Dejour pour 30 des 39 genoux (77 % [κ = 0,77 ; 95 % IC, 0,62-0,91]) et un accord sur la classification de la dysplasie de bas grade versus celle de haut grade pour 36 des 39 genoux (92 %). Pour ces 36 genoux, les différences moyennes entre les mesures de dysplasie de bas grade et de haut grade, respectivement, étaient les suivantes : pour l’angle du sulcus, 153° versus 168° (p < 0,001) ; pour la profondeur trochléaire, 4 mm versus 1 mm (p < 0,001) ; pour l’inclinaison trochléaire latérale, 12 mm versus 7 mm (p < 0,02) ; et pour la diminution de l’asymétrie des facettes trochléaires, 13% versus 92% (p < 0,001). La profondeur trochléaire, l’inclinaison trochléaire latérale et l’asymétrie des facettes trochléaires étaient également différentes entre les genoux présentant une dysplasie trochléaire de type B et C selon la classification de Dejour et ceux présentant une dysplasie de type B et D (tous p < 0,05). Aucune mesure quantitative ne différenciait la dysplasie trochléaire des types C et D. La distance de la tubérosité tibiale au sillon trochléaire et le degré de latéralisation rotulienne n’étaient pas statistiquement différents entre une dysplasie de bas et de haut grade.
Conclusion
L’utilisation qualitative de la classification de Dejour permet de classer avec précision la dysplasie trochléaire en grade faible ou élevé dans 92 % des cas, avec un accord exact obtenu dans 77 % des cas. De plus, la profondeur trochléaire, l’inclinaison trochléaire latérale, l’asymétrie des facettes trochléaires et l’angle du sulcus peuvent différencier une dysplasie de bas grade d’une dysplasie de haut grade. Finalement, la profondeur trochléaire, l’inclinaison trochléaire latérale et l’asymétrie des facettes trochléaires sont utiles pour différencier les types B et C ainsi que les types B et D de la classification de Dejour.
Lien
https://doi.org/10.2214/ajr.19.22400
Commentaire éditorial sénior
C’est une étude intéressante intégrant de belles images radiologiques et illustrations de mesure. La classification trochléaire de bas grade versus celle de haut grade semble cependant artificielle, sans grande pertinence clinique ni précision, et a été décrite sans norme de référence ou sans cas réellement négatifs dans la cohorte. La démonstration de la fiabilité interlecteur contribue à l’ensemble des connaissances.
Messages clés pour les résidents de radiologie
Lorsque vous examinez un TDM ou une IRM du genou pour la dysplasie trochléaire, familiarisez-vous avec la classification de Dejour. Grade supérieur = candidats probables à une trochléoplastie.
Type A : trochlée peu profonde (angle du sulcus > 145°)
Type B : trochlée plate ou peu profonde avec un éperon ou une bosse supratrochléaire proéminente se projetant vers l’avant de la diaphyse fémorale.
Type C : facette trochléaire aplatie avec convexité de la facette latérale et hypoplasie de la facette médiale.
Type D : trochlée aplatie avec une falaise abrupte sur la face médiale adjacente à un éperon supratrochléaire prononcé.
– Prendre des mesures 3 cm proximal de la ligne articulaire tibio-fémorale médiale, qui correspondra à la cicatrice épiphysaire fémorale médiale.
Spectre des trouvailles à l’imagerie par résonance magnétique chez les patients atteints de myélome multiple transplantés souffrant de douleur à la hanche et au bassin (selon MY-RADS) : L’expérience d’un centre unique
Federica Rosi, Lorenzo Torri, Alida Dominietto, Alberto Stefano Tagliafico
European Journal of Radiology
Contexte
Un système standardisé de détection du myélome multiple a été mis au point avec MY-RADS. L’étude présente applique ce système aux patients post-transplantation présentant des douleurs, à la fois pour déterminer les schémas d’implication et pour établir une corrélation avec les causes de la douleur/les paramètres cliniques.
Question
Quel est le spectre de trouvaille attendu à l’IRM chez les patients atteints d’un myélome multiple (MM) transplantés souffrant de douleur sà la hanche ou au bassin ? Est-ce que les trouvailles spécifiques à l’IRM corrèlent aux résultats cliniques de pronostic standard ?
Conception de l’étude
Étude rétrospective
Participants
54 patients au total présentant un MM post-transplant de greffe de moelle osseuse ayant eu une IRM pour douleurs à la hanche/bassin de janvier 2017 à décembre 2019 ont été inclus.
Critères d’exclusion
Les patients atteints d’autres malignités connues et souffrant de douleurs provenant d’autres régions ont été exclus. Les études comportant des images inexactes secondaires à des artefacts ont aussi été exclues.
Méthodes
Une interprétation rétrospective des trouvailles à l’IRM de 54 patients atteints de MM souffrant de douleurs à la hanche et au bassin a été réalisée conformément aux directives MY-RADS. Les trouvailles à l’IRM comprenaient : le type d’atteinte de la moelle osseuse et les incidentalomes (ostéonécrose et fractures). L’accord inter- et intra-lecteur a été calculé à l’aide du test Kappa de Cohen. Les taux de survie et de rechute, le type de transplantation et les jours d’hospitalisation ont été corrélés avec les trouvailles à l’IRM.
Résultats
1/52 patient présentait une moelle osseuse normale, 10/52 une image focale, 26/52 une image diffuse et 15/52 une image mixte, basée sur les descriptions MY-RADS. Aucun cas d’image micronodulaire n’a été signalé. Parmi les découvertes fortuites, n = 6 ostéonécroses et n = 5 fractures pathologiques ont été constatées, avec une durée moyenne de séjour plus élevée. L’accord inter- et intra-lecteur évaluant MY-RADS était bon (valeur k entre 0,61-0,8). L’image focale au sein de la moelle osseuse était le plus représentée chez les patients atteints d’ostéonécrose et avait le pire taux de survie. L’image diffuse de la moelle osseuse était le plus représentée dans les rechutes. Aucune corrélation statistiquement significative n’a été trouvée entre les schémas d’infiltration de la moelle osseuse et le type de transplantation.
Conclusion
L’IRM peut reconnaître différentes images d’infiltration de la moelle osseuse et complications chez les patients atteints de MM avec un statut post-transplant souffrant de douleurs à la hanche ou au bassin, en corrélation avec les causes de la douleur et les paramètres cliniques.
Lien
https://doi.org/10.1016/j.ejrad.2020.109154
Commentaire éditorial sénior
Merci pour ce travail intéressant. L’étude confirme que l’IRM joue un rôle important dans la surveillance du MM, tant avant qu’après le remplacement de la moelle. Même si la tomodensitométrie du corps entier devient de plus en plus populaire dans ce domaine, il sera probablement préférable de suivre ces patients à l’IRM étant donné que cette modalité devient plus rentable.
Messages clés pour les résidents de radiologie
Familiarisez-vous avec les composants MY RADS. Voir le tableau ci-dessous.
Messiou, Christina, et al. « Guidelines for acquisition, interpretation, and reporting of whole-body MRI in myeloma : myeloma response assessment and diagnosis system (MY-RADS) ». Radiologie 291.1 (2019) : 5-13.
La différence entre le kyste osseux anévrysmal et l’ostéosarcome télangiectasique : une étude clinique et radiologique (radiographie et IRM)
Umme Sara Zishan, Ian Pressney, Michael Khoo & Asif Saifuddin
Skeletal Radiology
Contexte
Le kyste osseux anévrysmal (KOA) et l’ostéosarcome télangiectasique (OST) peuvent être difficiles à différencier en raison de caractéristiques cliniques et radiologiques similaires, notamment une présentation jeune, une implication des os longs, un aspect lytique sur la radiographie et des niveaux liquidiens à l’IRM. Toutefois, la prise en charge clinique diffère significativement. Une différenciation certaine à l’imagerie pourrait avoir un effet positif sur les soins aux patients dans les cas difficiles.
Question
Existe-t-il des caractéristiques fiables à l’imagerie qui pourraient aider à différencier le KOA de l’OST ?
Conception de l’étude
Étude rétrospective
Participants
Les patients ayant un diagnostic histopathologique confirmé d’un KOA ou OST et une radiographie et/ou une IRM préopératoire disponibles sur une période de 11 ans.
Critères d’exclusion
Aucun cas n’a été exclu.
Matériels et méthodes
Revue rétrospective de tous les KOA et OST confirmés histologiquement sur une période de 11 ans. Les données recueillies comprennent l’âge à la présentation, le sexe, l’emplacement anatomique sur l’os et diverses caractéristiques à la radiographie et l’IRM. Une analyse statistique des variables recueillies et de la concordance entre les observateurs a été effectuée.
Résultats
Cette étude rétrospective inclut 183 patients, 92 hommes et 91 femmes. L’âge moyen à la présentation est de 18,4 ans (intervalle de 1 à 70 ans) ; 152 cas de KOA et 31 d’OST. Il n’y a pas de différence significative entre les résultats selon l’âge et le sexe. La probabilité que l’OST implique le squelette axial est significativement moindre ; aucune différence liée à la localisation dans l’os n’est notée. Les caractéristiques radiographiques favorisant significativement le KOA comprennent une image moins agressive de destruction osseuse, un aspect purement lytique, un cortex élargi, mais intact, l’absence de réaction périostée ou de masse de tissus mous associée. Les caractéristiques à l’IRM favorisant significativement le KOA comprennent une taille de tumeur plus petite (dimension moyenne maximale de 46 mm contre 95 mm pour l’OST), l’absence de masse de tissus mous, > 2/3 de la lésion remplie de niveaux liquidiens et un léger rehaussement septal après contraste.
Conclusions
Plusieurs caractéristiques radiographiques et à l’IRM aident à différencier le KOA de l’OST, notamment la taille, la présence d’une masse des tissus mous et le pourcentage de la lésion présentant des niveaux liquidiens. Les lésions disposant d’une image géographique de destruction osseuse de type 1A ou 1B complètement remplies de niveaux liquidiens à l’IRM peuvent être diagnostiquées avec certitude comme un KOA.
Lien
https://doi.org/10.1007/s00256-020-03432-w
Commentaire éditorial sénior
Félicitations. Excellent travail et bons points confirmant l’agressivité des OST par rapport aux KOA à l’imagerie malgré une taille d’échantillon d’OST relativement plus petite.
Messages clés pour les résidents de radiologie
Lorsque vous examinez des radiographies et des IRM, et que vous essayez de différencier le KOA de l’OST, utilisez les critères suivants pour vous aider
OST :
– moins susceptible d’impliquer le squelette axial
– taille de tumeur plus importante (dimension moyenne maximale de 95 mm)
– destruction osseuse agressive avec niveaux liquidiens seulement partiels – Nécessite une biopsie
KOA :
– modèle moins agressif de destruction osseuse
– aspect purement lytique, cortex élargi, mais intact
– absence de réaction périostée
– absence de masse de tissus mous associée
– taille de la tumeur plus petite (dimension moyenne maximale de 46 mm)
– > 2/3 de la lésion remplie de niveaux liquidiens et un léger rehaussement septal post-contraste
Évaluation des radiographies pelviennes pour la position, la présence de matériel et la détection des fractures par apprentissage profond
Gene Kitamura
European Journal of Radiology
Contexte
Les modèles d’apprentissage profond se sont avérés utiles pour accroître l’efficacité et la précision des radiologues. Des articles récents ont montré l’utilité de l’apprentissage profond pour détecter les fractures de la hanche à l’aide de radiographies pelviennes. Par contre, il existe toujours un manque de recherches utilisant l’apprentissage profond pour détecter les fractures du bassin et de l’acétabulum.
Question
Peut-on développer des modèles d’apprentissage profond afin de détecter la position du bassin à la radiographie pelvienne ainsi que la présence de matériel et de fractures pelviennes/acétabulaires ?
Conception de l’étude
Rétrospective
Participants
Les patients âgés de plus de 18 ans, sur une période d’environ 10 ans, avec des radiographies pelviennes obtenues en urgence ou en milieu hospitalier.
Critères d’exclusion
Qualité sous-optimale en raison de facteurs techniques, déterminée par un radiologue diplômé spécialisé en imagerie musculo-squelettique.
Méthodes
Les données ont été acquises rétrospectivement entre août 2009 et juin 2019. Des radiographies pelviennes incluant une « fracture » ou du matériel dans leur conclusion ainsi que celles acquises au hasard ont été incluses. Un sous-groupe de données a été divisé en 4 labels de position et 2 labels de matériel pour créer des modèles de labellisation de position et de détection de matériel. Les données restantes ont été analysées avec ces modèles formés, labellisés sur la base de 6 modèles de fracture « séparés », et divers modèles de détection de fracture ont été créés. Une courbe ROC, une aire sous la courbe (ASC) et d’autres mesures de sortie ont été évaluées.
Résultats
Les modèles de position et de matériel ont donné de bons résultats avec une ASC de 0,99-1,00. L’ASC pour la détection des fractures fémorales proximales a atteint 0,95, ce qui est conforme aux recherches déjà publiées. La performance de détection des fractures du bassin et de l’acétabulum a été aussi faible que 0,70 pour la catégorie du bassin postérieur et aussi élevée que 0,85 pour la catégorie de l’acétabulum avec le modèle de fracture « séparé ».
Conclusion
Des modèles d’apprentissage profond peuvent détecter avec succès la position du bassin à l’imagerie pelvienne, la présence de matériel et les fractures pelviennes et acétabulaires avec une perte d’ASC de seulement 0,03 pour la fracture fémorale proximale. Cela peut être d’une aide importante à l’interprétation des radiologues.
Lien
https://doi.org/10.1016/j.ejrad.2020.109139
Commentaire éditorial sénior
La recherche liée à l’intelligence artificielle (IA) progresse à un rythme exponentiel. Beau travail ! Nous espérons que l’IA fera plus à l’avenir et effectuera même des mesures pertinentes d’angulation et de déplacement des fractures de ce type.
Messages clés pour les résidents de radiologie
L’IA est là pour rester et nous devons nous y adapter. La détection des fractures fémorales et pelviennes contribuera à réduire la morbidité et la mortalité des patients. Il serait particulièrement utile d’utiliser un logiciel d’IA pour placer les patients présentant des fractures en tête de liste des urgences.
Biopsies pour discite-ostéomyélite guidée par tomodensitométrie : calibre de l’aiguille et résultats microbiologiques
Jad S. Husseini & F. Joseph Simeone & Sandra B. Nelson & Connie Y. Chang
Skeletal Radiology
Contexte
Le taux de culture positive de biopsie à l’aiguille varie dans la littérature, avec des données limitées sur les facteurs qui déterminent le taux de positivité. Des cultures de biopsie à l’aiguille négatives malgré une imagerie concordante avec une ostéomyélite ont un impact négatif sur les soins aux patients et la gestion des antibiotiques.
Question
Est-ce que les résultats microbiologiques ont un lien avec le calibre de l’aiguille utilisée pour les biopsies de discite-ostéomyélite guidées par tomodensitométrie ?
Conception de l’étude
Étude rétrospective
Participants
Tous les patients ayant subi une biopsie guidée par tomodensitométrie pour suspicion de discite-ostéomyélite dans un établissement entre 2002 et 2019.
Critères d’exclusion
Les patients qui ont déjà eu une biopsie ou un diagnostic cliniquement prouvé de discite-ostéomyélite au niveau de la procédure ainsi que les patients qui n’ont pas reçu un suivi suffisant pour établir un diagnostic clinique d’ostéomyélite.
Méthodes
Le site anatomique de la biopsie, le type et le calibre de l’aiguille, la microbiologie, la pathologie ainsi que le suivi clinique et radiologique ont été obtenus par une revue de dossiers. Le rendement, la sensibilité, la spécificité et la précision ont été calculés. Une analyse par paire des différents calibres d’aiguilles a également été effectuée avec le calcul des rapports de cotes. Une modélisation prédictive de Naïve Bayes a été réalisée.
Résultats
241 biopsies (âge : 59 ± 18 ans ; 88 [35%] F, 162 [65%] M) ont été effectuées. Il y a eu trois (1%) biopsies avec une aiguille de calibre 11 Gauge (G), 13 (5%) biopsies de calibre 12 G ; 23 (10%) biopsies de calibre 13 G ; 75 (31%) biopsies de calibre 14 G ; 90 (37%) biopsies de calibre 16 G, 33 (14%) biopsies de calibre 18 G et 4 (2%) biopsies de calibre 20 G. Le véritable statut de la maladie (présence d’une infection) a été déterminé soit par les résultats de la pathologie (205, 86 %), soit par le suivi clinique et radiologique (36, 14 %). Le véritable agent pathogène positif le plus courant était le Staphylococcus aureus (31, 33 %). Le rendement global, la sensibilité, la spécificité et la précision de la biopsie étaient respectivement de 39 %, 56 %, 89 % et 66 %. Le rendement, la sensibilité, la spécificité et la précision des biopsies avec les aiguilles 11-13 G étaient de 56 %, 69 %, 71 % et 69 % et de 36 %, 53 %, 91 % et 65 % avec les aiguilles 14-20 G, respectivement, avec un rapport de cotes entre les deux groupes de 2,29 (P = 0,021). Le rendement, la sensibilité, la spécificité et la précision des biopsies avec les aiguilles 11-14 G étaient de 48%, 63%, 85% et 68% et de 32%, 49%, 91% et 64% avec les aiguilles 16-20-G, respectivement, avec un rapport de cotes entre les deux groupes de 2,02 (P = 0,0086).
Conclusion
L’utilisation d’une aiguille à biopsie de diamètre intérieur plus grand/plus petit Gauge peut augmenter la probabilité de cultiver le microorganisme responsable des discites-ostéomyélites sur une biopsie à l’aiguille guidée par tomodensitométrie, et semble particulièrement associée à une augmentation de la sensibilité pour l’ostéomyélite. Cela peut être utile pour les radiologues interventionnels et avoir un impact positif important sur les soins aux patients qui subissent une biopsie pour une ostéomyélite présumée.
Lien
https://doi.org/10.1007/s00256-020-03439-3
Commentaire éditorial sénior
Merci pour ce travail intéressant ! Le rendement des biopsies pour les infections osseuses reste abyssal, à peine de 50% ou moins. L’expertise des pathologistes et leur volonté de poser un diagnostic difficile d’ostéomyélite varient également selon leurs compétences et leur niveau de confiance. Compte tenu de ces facteurs de confusion, cette étude est utile. Avec une utilisation répandue de la perceuse électrique donnant des carottes plus volumineuses, les résultats seront probablement meilleurs que les études historiques.
Messages clés pour les résidents de radiologie
Prenez en compte tous les aspects d’une procédure et son impact sur le patient. Une aiguille de Gauge plus élevé (lorsqu’elle peut être utilisée en toute sécurité) peut augmenter le rendement de la biopsie osseuse en cas d’infection.
Modernisation de l’évaluation de l’âge osseux : comparaison de la précision et de la fiabilité d’un algorithme d’intelligence artificielle et de l’âge osseux abrégé à Greulich et Pyle
Mina Gerges & Hayley Eng & Harpreet Chhina & Anthony Cooper
Skeletal Radiology
Contexte
Greulich et Pyle (GP) est l’une des méthodes les plus courantes pour déterminer l’âge osseux à partir de radiographies de la main. Ces dernières années, de nouvelles méthodes ont été mises au point pour accroître l’efficacité de l’analyse de l’âge osseux, notamment l’âge osseux abrégé (AOA) et les algorithmes automatisés d’intelligence artificielle (IA).
Question
Est-ce que l’utilisation de méthodes plus récentes (âge osseux abrégé ou algorithmes d’intelligence artificielle automatisés) affecte la précision/fiabilité de l’évaluation de l’âge osseux ?
Conception de l’étude
Rétrospective
Participants
Les patients dans la base de données d’un hôpital, âgés de 12,5 à 16 ans et de 10 à 14 ans pour les hommes/femmes respectivement.
Critères d’exclusion
Diagnostic ou preuve d’une fracture ipsilatérale de la main/du poignet dans les deux ans précédant l’examen et diagnostic d’une dysplasie squelettique ou d’une maladie endocrinienne pouvant affecter la taille.
Méthodes
L’âge osseux de 426 patients (hommes et femmes) a été déterminé par deux évaluateurs distincts selon les méthodes AOA et GP. Trois semaines plus tard, les deux évaluateurs ont répété l’analyse des radiographies. Les évaluateurs se sont chronométrés à l’aide d’un chronomètre en ligne. Les radiographies anonymisées ont été téléchargées en toute sécurité dans un algorithme automatisé développé par un groupe de radiologues de Toronto. Le rapport radiologique joint à chaque radiographie rédigé par des radiologues expérimentés utilisant la méthode GP a été considéré comme le test de référence.
Résultats
La corrélation intra-catégorie entre chaque méthode et le test de référence se situait dans l’intervalle de 0,8-0,9, ce qui met en évidence un accord significatif. La plupart des comparaisons ont montré une différence statistiquement significative entre les nouvelles méthodes et le test de référence ; cependant, elle peut ne pas être cliniquement significative puisqu’elle se situe entre 0,25 et 0,5 an. Un âge osseux est considéré comme cliniquement anormal s’il se situe au-delà de deux écarts-types de l’âge chronologique ; les écarts-types sont calculés et fournis dans l’atlas de GP.
Conclusion
L’âge osseux abrégé et l’algorithme automatisé ont produit des valeurs statistiquement différentes, mais cliniquement en accord avec le test de référence, tout en réduisant le temps d’analyse.
Lien
https://doi.org/10.1007/s00256-020-03429-5
Commentaire éditorial sénior
Une bonne utilisation de l’IA avec des tâches répétitives et fastidieuses. Merci pour votre travail !
Messages clés pour les résidents de radiologie
L’utilisation d’un logiciel d’IA pour faciliter l’exécution d’une tâche répétitive peut être une bonne utilisation de cette technologie, en particulier lorsqu’il est démontré qu’elle est performante par rapport au test de référence.
References