IRM de la moelle osseuse: quantification des altérations du signal sur les séquences de Dixon T1 et Dixon T2 dans les lésions de la moelle rouge, jaune et de la moelle pathologique
Chayanit Sasiponganan, Kevin Yan, Parham Pezeshk, Yin Xi, Avneesh Chhabra
Skeletal radiology
Contexte
Les radiologues qui interprètent les lésions squelettiques (ou lésions squelettiques de découverte fortuite) à l’IRM doivent évaluer les changements de signal afin de poser un diagnostic, mais les données probantes sur les changements de signal quantitatifs sont limitées dans la littérature. Cet article évalue l’intensité du signal de la moelle graisseuse, de la moelle hématopoïétique et de leurs différentes lésions à l’IRM.
Question
Est-ce que la moelle jaune, la moelle rouge, et les lésions de la moelle peuvent chacune être distinguées par l’intensité du signal (IS) sur les séquences de Dixon pondérées en T1 et T2?
Design de l’étude
Étude rétrospective unicentrique
Participants
141 patients (77 contrôles et 64 lésions osseuses – 33 bénignes et 31 malignes) avec imagerie réalisée entre janvier 2016 et décembre 2017.
Méthodes
Des régions d’intérêt (ROI) ont été dessinées dans les corps vertébraux de L5, les os iliaques bilatéraux et les fémurs bilatéraux sur des images pondérées en T1 et T2 en phase et hors phase. Les ROI de meilleur fit sur les contrôles ont été dessinés sur les imageries avec lésions sur les mêmes séquences. Les changements d’intensité du signal dans chaque groupe ont été comparés.
Résultats
De plus petits changements d’IS ont été observés dans la moelle jaune par rapport à la moelle hématopoïétique sur l’imagerie Dixon T1W et T2W à tous les emplacements (p <0,0001), sauf à L5 sur l’imagerie Dixon T2W. Les lésions bénignes et malignes ont montré des changements d’IS significativement plus petits par rapport à la moelle jaune et rouge sur l’imagerie T2W Dixon. Les lésions malignes ont également présenté un changement d’IS plus petit par rapport aux lésions bénignes sur l’imagerie T2W Dixon. La perte d’intensité du signal sur la moelle rouge et jaune était plus faible sur T1W Dixon que sur T2W Dixon.
Conclusion
Il existe des différences significatives dans les changements d’intensité du signal sur les images Dixon en phase et hors phase lorsque l’on compare les lésions de moelle graisseuse, de moelle hématopoïétique et les lésions osseuses. Ces différences sont encore plus visibles lors de l’utilisation de l’imagerie pondérée en T2. Cela suggère une utilité significative d’obtenir des images T2 Dixon en phase et hors phase lors de la caractérisation des lésions médullaires et osseuses sur les examens d’IRM.
Lien
https://doi.org/10.1007/s00256-019-03303-z
Commentaire éditorial
Il s’agit d’un travail important établissant l’utilité du T2 Dixon pour les lésions médullaires. Selon ces résultats, T2 Dixon pourrait servir d’imagerie unique pour les pathologies internes et la caractérisation de lésions médullaires. Il est utilisé de routine dans notre pratique et nous ne faisons pas d’imagerie T1W dans notre pratique pour les pathologies internes afin de diminuer le temps d’imagerie tout en conservant une précision diagnostique élevée. De plus, une séquence T2 Dixon ou Dixon pondérée en densité de protons (DP) de 3-4 minutes remplace les séquences DP et DP en saturation de graisse pour l’évaluation de pathologies internes.
L’évaluation des anomalies médullaires peut être un défi et de nombreuses techniques différentes ont été utilisées dans le passé. Les auteurs démontrent très bien l’utilité de la technique de Dixon pour accentuer les différences entre moelle normale et pathologique.
Point clé pour l’étudiant en radiologie
Lors de la caractérisation d’une lésion osseuse en IRM, l’imagerie Dixon en phase et hors phase peut être utile pour démarquer la lésion en raison d’une baisse de signal relativement moindre dans la lésion par rapport à la moelle osseuse normale, et peut également être utile, comme de nombreuses autres modalités d’imagerie, pour départager les lésions bénignes des lésions malignes.
La pondération T2 Dixon est la plus utile pour l’évaluation de la plupart de ces lésions.
Version fémorale en arthroscopie de la hanche: quelle est son importance?
Robert W. Westermann and Michael C. Willey
Sports Medicine and Arthroscopy Reviews
Contexte
La prise en charge arthroscopique du conflit fémoroacétabulaire (CFA) s’est considérablement développée au cours des deux dernières décennies. La version fémorale est une composante variable de l’anatomie des patients avec CFA qui peut être moins bien connue. De faibles degrés de version peuvent contribuer à un conflit antérieur, tandis que des degrés élevés de version peuvent être observés dans la dysplasie et peuvent contribuer à l’instabilité de la hanche ou à un accrochage postérieur.
Question
Une mesure de la version fémorale facilite-t-elle le traitement des patients atteints de CFA ou de dysplasie de la hanche? Quelles sont les méthodes pour obtenir ces mesures?
Design de l’étude
Revue / commentaire
Résultats
La version fémorale est définie comme l’angle entre la tête/col fémoral et les condyles fémoraux distaux. La version fémorale est généralement comprise entre 10 et 14 degrés avec un écart type de 12 degrés.
Plusieurs méthodes de mesures radiologiques existent. La version est le plus souvent évaluée sur CT (voir figure 1 de l’article).
Étant donné que la version décrit l’angle entre la tête/col fémoral et les condyles fémoraux distaux, les images doivent inclure à la fois le fémur proximal et distal (sans mouvement du patient) afin de fournir une mesure précise.
L’examen physique peut également être utile dans l’évaluation de la version. Une rotation interne des orteils suggère la possibilité d’une antéversion excessive et une rotation externe suggère une rétroversion relative. Un test de proéminence trochantérienne (test de Craig) peut être effectué en position couchée avec palpation du grand trochanter lors de la rotation de la jambe et mesure du tibia par rapport à l’axe vertical lorsque le trochanter semble le plus proéminent.
Une rétroversion fémorale relative augmente la possibilité d’un conflit antérieur du col du fémur (avec ou sans déformation de type came) et peut influencer la technique arthroscopique requise pour le soulagement de la douleur. De faibles degrés de version fémorale prédisposent également à un conflit sous-épineux. Des degrés élevés de version peuvent contribuer à un conflit ischio-fémoral et peuvent indiquer la nécessité d’une chirurgie plus agressive (non arthroscopique) dans la dysplasie de la hanche pour des résultats durables.
Conclusion
La version fémorale est une composante importante de l’anatomie de la hanche qui peut influencer les symptômes et la planification chirurgicale. Une mesure précise est importante pour l’évaluation pré-chirurgicale de la pathologie du patient.
Lien
https://doi.org/10.1097/jsa.0000000000000299
Commentaire éditorial
Merci pour cette belle revue. Une antéversion fémorale excessive dans le cadre d’une dysplasie de la hanche nécessite une ostéotomie fémorale afin de corriger la rotation. L’association entre une diminution de la version et le conflit ischiofémoral n’est pas claire. Personnellement, je ne crois pas à ce diagnostic et dans ma pratique, plusieurs patients ont présentés un changement graisseux ou une augmentation du signal du muscle carré fémoral sans aucun symptôme. J’ai essayé d’injecter l’espace ischiofémoral avec un bon succès technique mais sans succès clinique.
https://radiology.wisc.edu/wp-content/uploads/2017/11/Femoral_Anteversion.pdf
Une façon très bien expliquée de mesurer la version fémorale.
Point clé pour l’étudiant en radiologie
La version fémorale est l’angle entre la tête/col fémoral et les condyles fémoraux distaux (normal 5-15 degrés).
Généralement mesuré sur CT, l’imagerie doit inclure à la fois le fémur proximal et distal afin de fournir une valeur valide.
Les méthodes couramment utilisées de mesure de l’angle entre la tête/col fémoral et la ligne des condyles fémoraux distaux postérieurs sont incluses dans la figure 1 de cet article.
Les angles de version peuvent être mesurés avec des coupes limitées à la hanche, le genou et la cheville. Ceux-ci peuvent également être mesurés sur des IRM. Les évaluations des membres entiers sont effectuées avec l’évaluation de rotations au niveau de la hanche, du genou et de la cheville pour apporter les corrections de rotation appropriées, soit au niveau fémoral, soit au niveau tibial.
La protrusion du deuxième métatarse est-elle liée à la rupture de plaque métatarso-phalangienne plantaire?
Tania S. Mann, Caio Nery, Daniel Baumfeld, Eloy A. Fernandes
American Journal of Radiology
Contexte
Les changements dégénératifs et les déchirures de plaque plantaire (PP) sont des causes courantes de douleur à l’avant-pied. La deuxième articulation métatarso-phalangienne (MTP) étant la plus fréquemment impliquée en raison de son amplitude articulaire et de sa mise en charge pendant la marche. La protrusion relative du deuxième métatarse a été suggérée comme facteur prédisposant.
Question
La protrusion du deuxième métatarse augmente-t-elle la probabilité de dégénérescence et de déchirure de PP? Si oui, y a-t-il un degré exact de protrusion à partir duquel ce risque augmente?
Design de l’étude
Étude rétrospective
Participants
166 patients de plus de 18 ans (211 pieds) qui ont présenté des douleurs à l’avant-pied de mars 2015 à décembre 2017. L’âge moyen était de 47 ans et 79% étaient des femmes.
Critères d’exclusion
Les patients atteints de neuropathie, d’arthrite, de diabète, d’infections ou d’antécédents de chirurgie de l’avant-pied ont été exclus
Méthodes
Une revue rétrospective de l’imagerie des patients inclus a été réalisée. Des radiographies en charge et des IRM ont été inclus. Les images ont été analysées par un radiologue musculo-squelettique et un chirurgien orthopédiste spécialiste du pied et de la cheville. La longueur de protrusion du deuxième métatarse a été mesurée sur des images axiales en IRM et sur des radiographies AP. La mesure de la protrusion du deuxième métatarse était la distance perpendiculaire entre le sommet de la tête du deuxième métatarse et une ligne tracée entre les têtes du premier et du troisième métatarse. Les images ont également été examinées pour la déchirure du PP. Un signe direct de déchirure complète est un signal de d’intensité liquidienne à l’insertion de la PP. Une fibrose, une rétraction, et des déchirures partielles ou dégénératives ont également été notées. Les résultats cliniques ont été examinés et une analyse statistique a été effectuée.
Résultats
Un excellent accord inter-observateur a été noté. La mesure IRM de la protrusion était fortement corrélée à la mesure radiographique; cependant, les valeurs absolues étaient plus faibles en IRM qu’en radiographie (mesure IRM = 0,656 × mesure radiographique ou mesure radiographique = 1,44 × mesure IRM (en millimètres)). La courbe ROC a révélé une valeur seuil pour la déchirure de PP de 5,5 mm sur les radiographies et de 3,2 mm sur l’IRM ayant une sensibilité de 36-53% et une spécificité de 68-89%.
Conclusion
Cette étude a trouvé une corrélation significative entre le degré de protrusion de la tête du deuxième métatarse et le taux de déchirure de la plaque plantaire, avec une protrusion de 5,5 mm sur les radiographies de mise en charge (ou 3,2 mm en IRM) corrélant avec la déchirure de PP.
Lien
https://doi.org/10.2214/ajr.19.22563
Commentaires éditoriaux
Merci pour votre travail. Une faible sensibilité et spécificité sont attendues compte tenu des méthodes utilisées. Premièrement, les mesures IRM sont plus petites que sur les rayons X, probablement en raison de l’absence de mise en charge. Deuxièmement, les têtes métatarsiennes sont liées, formant une parabole. Si les auteurs avaient recherché une cassure dans la parabole en raison du deuxième MT plus long, cela aurait pu être une évaluation plus utile que la mesure reliant les premiers et troisièmes MT. Enfin, sans bonne corrélation clinique, il pourrait s’agir d’un questionnement entre la poule et l’œuf ; est-ce la déchirure de la plaque plantaire qui entraîne un changement d’alignement du deuxième MT ou est-ce que celle-ci prédispose à la déchirure de la plaque plantaire. Néanmoins, bon travail exploratoire.
Points clés pour l’étudiant en radiologie
Les patients avec une plus grande protrusion du deuxième métatarse ont un risque accru de rupture de plaque plantaire. La protrusion a été mesurée comme la distance entre l’aspect distal de la deuxième tête métatarsienne et une ligne tracée entre la première et troisième tête des métatarses.
La biomécanique du pied est considérablement influencée par le deuxième métatarse. Celui-ci forme la zone d’impact, où la majeure partie du poids vient se localiser lors de la mise en charge.
IRM du canal carpien à 3 et 12 mois post décompression endoscopique
Alex Wing Hung Ng, James Francis Griffith, MD1 Chris Siu Chun Tsai, Wing Lim Tse, Michael Mak, , Pak Cheong Ho
American Journal of Radiology
Contexte
Bien qu’il existe des descriptions détaillées des trouvailles associées au syndrome du canal carpien, l’évolution naturelle des changements de signal dans le nerf médian et l’apparence IRM du canal carpien post décompression chirurgicale sont moins bien décris. Il est important de comprendre l’apparence attendue car des symptômes résiduels ou récurrents sont présents chez jusqu’à 20% des patients post décompression, et jusqu’à 10% auront besoin d’une deuxième chirurgie.
Question
Quel est l’aspect postopératoire attendu du canal carpien post décompression? Comment les changements de signal dans le nerf médian évoluent-ils avec le temps?
Design de l’étude
Étude prospective
Participants
32 patients (35 poignets) atteints du syndrome du canal carpien (SCC) diagnostiqués cliniquement et par des études de conduction nerveuse ont été inclus dans l’étude. 27 des 32 patients étaient des femmes et l’âge moyen était de 57 ans.
Méthodes
Des IRM pré et postopératoires à 3 et 12 mois ont été obtenues sur un système 3T. Les images ont été analysées par deux radiologues musculo-squelettiques. L’aire de coupe transversale du nerf médian, le rapport de changement de calibre (proximal et distal), l’aplatissement du nerf, et l’intensité du signal ont tous été mesurés. La courbure rétinaculaire, la taille du déficit rétinaculaire, et l’aire de l’axe transversal du canal carpien ont également été mesurées. Une analyse statistique a été effectuée. Des évaluations cliniques des symptômes de SCC ont également été effectuées.
Résultats
Tous les patients ont eu un certain soulagement des symptômes à 3 et 12 mois. L’aire de coupe transversale du nerf médian à proximité du canal carpien, le changement de calibre du nerf médian à son entrée dans le canal, et l’aplatissement du nerf à l’entrée du canal ont évolués de manière favorable post chirurgie. L’intensité du signal du nerf médian a également diminuée à 12 mois. La courbure rétinaculaire et l’aire de l’axe transversal du canal carpien ont également été améliorées avec le temps. Un déficit rétinaculaire a été observé chez 94% des patients à 3 mois mais seulement chez 12% à 12 mois. Aucun de ces paramètres n’a été associé aux scores d’amélioration clinique, à l’exception du rapport d’intensité de signal du nerf médian distal au canal carpien à 12 mois.
Conclusions
Les trouvailles à l’IRM du syndrome du canal carpien devraient s’améliorer après l’opération, en particulier concernant les trouvailles à l’entrée du rétinaculum, mais ces trouvailles ne sont pas significativement corrélées avec l’amélioration des symptômes. Les nerfs médians sont également restés hypertrophiés (malgré une amélioration) à 12 mois postopératoires, même chez les patients avec une bonne réponse clinique. Ainsi, alors que le cours naturel de l’imagerie après la décompression du canal carpien est maintenant décrit, celui-ci doit être corrélé avec les symptômes cliniques pour être utile.
Lien
https://doi.org/10.2214/ajr.20.23066
Commentaires éditoriaux
C’est un excellent travail qui établit le fait que les résultats de l’IRM sont en retard sur l’amélioration clinique. D’après mon expérience, le rôle de l’IRM dans le suivi de ces cas est de détecter l’aggravation nerveuse suite à une nouvelle compression, ainsi que la description de la lésion nerveuse et de l’anatomie neurovasculaire chez les patients ne s’améliorant pas cliniquement ou s’aggravant après la chirurgie. L’étude établit également que le rétinaculum fléchisseur ou le ligament carpien transverse peuvent se reformer après une intervention chirurgicale en raison de cicatrisation et de re-ligamentisation.
Points clés pour l’étudiant en radiologie
Les résultats d’imagerie typiques qui suggèrent le syndrome du canal carpien comprennent l’aplatissement du nerf médian, des changements de son calibre, un œdème et une hyperintensité du nerf médian, un épaississement et une courbure du rétinaculum fléchisseur, et l’effacement de la graisse du canal carpien. Chez le patient postopératoire, bon nombre de ces trouvailles peuvent être présentes au moins 1 an après la chirurgie malgré une amélioration des symptômes, ce qui suggère que les critères d’imagerie préopératoire de la neuropathie médiane sont moins utiles dans cette population.
Comprendre l’apparence postopératoire normale de la décompression du canal carpien permet de limiter le surdiagnostic dû aux anomalies radiologiques. Il faut toujours corréler les résultats d’imagerie avec la symptomatologie des patients.
Meilleures pratiques: meilleure modalité d’imagerie pour la surveillance de l’arthroplastie de la hanche par prothèse métal sur métal
Jonelle M. Petscavage-Thomas, Alice Ha
American Journal of Radiology
Contexte
L’arthroplastie par prothèse de la hanche métal sur métal peut entraîner des complications au niveau des tissus mous. L’imagerie est essentielle dans la détection et la surveillance des réactions indésirables aux débris métalliques (RIDM) ainsi que des réactions tissulaires locales. Une revue est nécessaire pour évaluer la modalité d’imagerie optimale pour cette surveillance.
Question
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’échographie, de la tomodensitométrie, et de l’IRM pour la détection et la surveillance des RIDM? Quelle modalité est la plus utile cliniquement?
Design de l’étude
Revue de littérature
Méthodes
83 articles publiés entre décembre 2014 et septembre 2019 ont été examinés pour les études de niveau I-IV (y compris les études randomisées et observationnelles) et excluant les doublons et les études sans norme de référence ou données de sensibilité/spécificité/précision diagnostique. L’IMR était le plus souvent mentionné (54/83), tandis que seuls 4 articles sur l’utilité de la tomodensitométrie étaient inclus.
Résultats
L’IRM, particulièrement utilisant le protocole MARS avec une bande passante plus élevée, des voxels plus petits, des aimants de 1,5 T, des séquences fast spin-echo et STIR plutôt que T2 à suppression de graisse, sont bien décrites dans la littérature. L’imagerie multispectrale 3D a également été appliquée pour réduire les artefacts de susceptibilité, en particulier lors de l’évaluation de l’os adjacent. L’IRM fonctionne bien dans la détection et la surveillance des pseudotumeurs, synovites et des collections liquidiennes.
L’échographie a l’avantage d’un faible coût, d’une grande disponibilité, d’un temps de performance rapide et d’une visualisation des tissus mous directement adjacents au métal, mais est opérateur-dépendante et a une difficulté à visualiser les structures profondes. Dans les études comparatives, l’échographie et l’IRM ont toutes deux obtenu de bons résultats avec une sensibilité, une spécificité et une concordance de plus de 90% pour les pseudotumeurs.
Enfin, il y a moins de littérature sur l’utilisation de la tomodensitométrie appliquée à ce contexte. Les examens tomodensitométriques exposent à des radiations, mais ils sont généralement moins chers que l’IRM et plus rapides à effectuer que l’US ou l’IRM. Dans certaines études, la tomodensitométrie semble être plus sensible pour l’ostéolyse et a démontré des taux de détection similaires pour les pseudotumeurs par rapport à l’IRM.
Conclusions
Dans le cadre d’une arthroplastie de la hanche métallique et d’une éventuelle RIDM, les auteurs recommandent l’IRM MARS ou l’IRM 3D par spectrométrie de masse comme première ligne d’imagerie. L’échographie est un examen peu coûteux axé sur les tissus mous, tandis que la tomodensitométrie est plus sensible à l’ostéolyse mais expose aux radiations.
Lien
https://doi.org/10.2214/ajr.19.22344
Commentaires éditoriaux
Merci pour votre travail. L’IRM est le standard pour les complications liées aux prothèses métalliques après une radiographie de dépistage. L’échographie est cependant un outil essentiel, et est excellent pour faire des interventions, comme la recherche et le drainage de collections ou de bursites douloureuses ainsi que des prélèvements articulaires pour une suspicion d’infection.
Points clés pour l’étudiant en radiologie
Dans le cadre de recherche de complication d’arthroplastie métallique de la hanche, l’IRM est probablement la meilleure modalité d’imagerie (avec l’utilisation de la réduction d’artefacts métalliques tels que les protocoles MARS). La tomodensitométrie peut également être utile, particulièrement s’il existe un risque d’ostéolyse. L’échographie est la plus utile pour l’évaluation des tissus mous relativement superficiels.
Pensez également aux changements biomécaniques et aux causes de douleur non liées à la hanche chez les patients présentant des complications après une arthroplastie totale de la hanche.
Mise à jour sur l’imagerie du sarcome de Paget
William Tilden and Asif Saifuddin
Skeletal Radiology
Contexte
La maladie osseuse de Paget est caractérisée par un remodelage osseux anormal. La maladie est généralement observée chez les patients de plus de 60 ans d’origine caucasienne et la cause reste idiopathique. La maladie comporte également un risque de malignité survenant dans l’os anormal, y compris l’ostéosarcome, le chondrosarcome et l’histiocytome fibreux malin. Environ 1% des patients atteints de la maladie de Paget seront affectés par une transformation maligne.
Question
Quels sont les trouvailles radiologiques et l’évolution clinique du sarcome de Paget rapportés dans la littérature?
Quels diagnostiques différentiels du sarcome de Paget doivent être connus par le radiologue?
Design de l’étude
Revue de la littérature
Résultats
L’histologie la plus courante du sarcome associé à la maladie de Paget est l’ostéosarcome. Les sarcomes secondaires surviennent le plus souvent dans le bassin, suivis du fémur et de l’humérus. Les trouvailles radiologiques comprennent les trouvailles typiques d’une lésion osseuse agressive, y compris une destruction corticale et une invasion des tissus mous. Une fracture pathologique est observée dans jusqu’à 1/3 des cas. L’IRM permet une stadification locale, y compris une mesure de l’étendue de la masse dans les tissus mous et de l’étendue de la composante d’invasion tumorale de la moelle. Le sarcome de Paget peut également être remarqué comme une zone «froide» sur la scintigraphie osseuse. La TEP/TDM n’est pas suggérée en raison d’au moins un cas de faux négatif rapporté dans la littérature. D’autres tumeurs malignes et la phase précoce et lytique de la maladie de Paget peuvent imiter un sarcome.
Conclusion
Le sarcome de Paget est une tumeur maligne rare et agressive, se présentant généralement avec une lésion destructrice de l’os avec invasion des tissus mous. L’IRM est utile pour la stadification locale ainsi que pour différencier le sarcome de Paget de ses imitateurs.
Lien
https://doi.org/10.1007/s00256-020-03682-8
Commentaires éditoriaux
Merci pour le beau travail et les illustrations de cas. Nous rencontrons rarement des cas de maladie de Paget ces jours-ci, cependant la connaissance des signes radiologiques de transformation sarcomateuse est importante. Il est intéressant de noter que chez les adultes au Texas, nous observons plus fréquemment un ostéosarcome primaire que des ostéosarcomes secondaires en raison de la maladie de Paget, de radiations, etc.
Points clés pour l’étudiant en radiologie
Cet article est un rappel important que des sarcomes secondaires peuvent survenir dans la maladie de Paget. Un bon différentiel est particulièrement utile. Le sarcome de Paget présente généralement une apparence agressive sur la radiographie/CT et se présente fréquemment avec une masse des tissus mous ainsi qu’un remplacement de la moelle osseuse en T1. Les diagnostics alternatifs n’ont généralement pas ces caractéristiques.
Les unités de Hounsfield préopératoires au niveau de la vertèbre supérieure où sera prévue l’instrumentation peuvent prédire la cyphose jonctionnelle proximale dans la déformation de la colonne vertébrale chez l’adulte
Yu-Cheng Yao, Jonathan Elysee, Renaud Lafage, Michael McCarthy, Philip K. Louie, Basel Sheikh Alshabab, Karen Weissmann† Virginie Lafage, Frank Schwab, Han Jo Kim
Spine
Contexte
La cyphose jonctionnelle proximale (CJP) est une complication fréquente de chirurgies pour déformation de la colonne vertébrale (DCV) chez l’adulte, et l’ostéopénie est un facteur de risque. Un CT scan est généralement effectué en préopératoire, et disposer d’une métrique facilement disponible pour mesurer le risque de cette déformation serait utile cliniquement.
Question
Existe-t-il une corrélation entre les unités de Hounsfield (HU) de la vertèbre instrumentée supérieure (VIS) et le risque de CJP postopératoire?
Design de l’étude
Cohorte rétrospective
Critères d’inclusion
Patients ayant subi une intervention chirurgicale pour une DCV entre mai 2013 et juillet 2018, y compris les chirurgies primaires et les révisions. Les patients étaient âgés de plus de 18 ans, avaient une fusion postérieure sur plus de 5 niveaux, un scanner préopératoire dans les 6 mois précédant la chirurgie et un suivi d’au moins un an.
Critères d’exclusion
Les patients ayant un dossier médical incomplet et/ou une perte de suivi.
Méthodes
108 patients ont été examinés et 63 répondaient aux critères d’inclusion. Des données cliniques comprenant l’IMC et le sexe ont été recueillies. Les patients ont été classés trois groupes : CJP osseuse (causée par une insuffisance osseuse), CJP non osseuse (causée par des problèmes ligamentaires/discaux) et absence de CJP. Les valeurs de HU préopératoires des corps vertébraux (à la VIS et VIS + 1) ont été mesurées et une analyse statistique a été réalisée.
Résultats
Sur le plan démographique, les CJP et les non-CJP étaient similaires, avec environ 75% de femmes et 43% des chirurgies étant des révisions. Cependant, les valeurs de HU moyennes pour le groupe de CJP osseuses étaient significativement inférieures à celles du groupe sans CJP. Le HU moyen dans le groupe CJP non osseuse n’était significativement différent d’aucun des autres groupes. En particulier, les patients avec une valeur de HU < 120 avaient 5,74 fois le risque de CJP osseuse par rapport à ceux avec des valeurs > 120.
Conclusion
Les valeurs de HU vertébral fournissent un aperçu simple du degré de déminéralisation du patient et donc du risque postopératoire de développer une CJP osseuse. Il s’agit d’une donnée précieuse qui peut être obtenue sur l’imagerie préopératoire de routine.
Lien
https://doi.org/10.1097/brs.0000000000003798
Commentaires éditoriaux
Bon travail! Cependant, l’ostéoporose a un seuil de HU inférieur au scanner. La démonstration d’un risque accru de cyphose avec une densité osseuse < 120HU est une découverte utile. La corrélation avec le niveau d’activité du patient et les niveaux de vitamine D, bien que difficile à évaluer dans les études rétrospectives, aurait été utile pour trouver leurs effets sur le développement de la cyphose.
Points clés pour l’étudiant en radiologie
L’os déminéralisé augmente le risque de développer une cyphose après une chirurgie de fusion vertébrale. Les unités de Hounsfield fournissent une mesure simple qui peut aider les cliniciens à déterminer le risque de développer cette déformation, afin d’aider la planification chirurgicale et la décision d’opérer.
Comparaison de la rotation de la composante fémorale post arthroplastie totale du genou sur radiographies de Kanekasu, coupes axiales au CT et reconstructions en 3D
Emma L. Robertson, Martin Hengherr, Felix Amsler, Michael T. Hirschmann, Dominic T. Mathis
Skeletal Radiology
Contexte
La position relative des différents composants lors de prothèse totale de genou (PTG) est un facteur important pour le résultat clinique et affecte de manière significative la biomécanique des forces agissant sur l’articulation du genou. La rotation de la composante fémorale est définie par l’angle entre l’axe condylien postérieur (ACP) par rapport à l’axe transépicondylien chirurgical ou anatomique – défini comme l’angle condylien postérieur. Il existe différentes méthodes pour mesurer cet angle et une certaine controverse persiste sur l’utilisation de l’axe chirurgical ou anatomique comme référence.
Question
Les mesures sur les radiographies de Kanekasu pour l’alignement de la rotation ont elles une fiabilité comparable à celle du scanner 2D ou 3D?
Design de l’étude
Cohortes rétrospectives unicentrique
Critères d’inclusion
82 genoux consécutifs de 78 patients ayant subi une PTG primaire de 2004 à 2019.
Critères d’exclusion
Antécédents de traumatisme au genou ou chirurgie de révision.
Méthodes
Tous les patients ont reçu une radiographie de Kanekasu ainsi qu’un scanner axial 2D avec reconstructions 3D. Deux évaluateurs indépendants ont mesuré la rotation de la composante fémorale de la PTG sur en fonction des angles condyliens postérieurs sur des radiographies de Kanekasu et des coupes TDM axiales 2D. Les mesures de tomodensitométrie en 3D étaient déjà faites par un radiologue spécialisé en musculo-squelette et étaient considérées comme l’étalon-or.
Résultats
La fiabilité inter et intra-observateur pour les radiographies de Kanekasu et les TDM 2D était excellente, mais une différence systémique a été trouvée entre les trois groupes. La radiographie de Kanekasu a prédit l’angle réel dans 66% des cas, tandis que dans 83% des cas pour la TDM 2D.
Conclusion
Le CT scan 2D a montré une corrélation plus élevée avec les reconstructions 3D (l’étalon-or) que les mesures sur radiographies de Kanekasu. Si des reconstructions en 3D sont disponibles, elles doivent être utilisées de manières préférentielles aux autres modalités pour la mesure de la rotation de la composante fémorale.
Lien
https://doi.org/10.1007/s00256-020-03702-7
Commentaires éditoriaux
Beau travail de définition de l’anatomie des prothèses fémorales sur les radiographies et le CT! Il n’est cependant pas clair quelle variation angulaire est acceptable cliniquement et quel est le seuil de rotation anormal qui affecte les symptômes du patient ou l’échec de la PTG.
Points clés pour l’étudiant en radiologie
La rotation de la composante fémorale est un facteur important et sous-reconnu qui peut contribuer à la douleur du patient après une PTG. Les étudiants en radiologie devraient savoir comment mesurer cela afin de fournir des informations précieuses à l’orthopédiste. Orthobullets a une explication approfondie mais simple du positionnement optimal.
https://www.orthobullets.com/recon/5017/tka-patellofemoral-alignment
Essayez d’identifier la région trans-épicondylienne du fémur distal sur tous les CT du genou post-opératoires dans l’évaluation d’une PTG. C’est ce que l’équipe orthopédique évalue en essayant d’évaluer la rotation fémorale de leur PTG. C’est également un paramètre important pour toute procédure de révision de PTG.
Syndrome de Li-Fraumeni et dépistage pancorporel par IRM: indications de dépistage, caractéristiques radiologiques et impact sur la gestion des patients
Nikita Consul, Behrang Amini, Juan Jose Ibarra-Rovira, Katherine J. Blair, Tanya W. Moseley, Ahmed Taher, Komal B. Shah, Khaled M. Elsayes
American Journal of Radiology
Contexte
Le syndrome de Li-Fraumeni (SLF) est un syndrome héréditaire autosomal dominant rare contenant une mutation germinale dans le gène TP53, prédisposant à l’oncogenèse, avec 41% des patients ayant développé des tumeurs à l’âge de 18 ans. La leucémie, les tumeurs du cerveau, des tissus mous, des seins, des glandes surrénales et des os sont les cancers les plus courants associés à ce syndrome. Les patients atteints de SLF sont très sensibles aux radiations, et par conséquent un dépistage régulier pancorporel par IRM est recommandé. Il est important de reconnaître les tumeurs courantes associées au SLF sur l’IRM, et également d’être conscient du taux élevé de faux positifs.
Question
Quelles sont les tumeurs les plus courantes et leurs apparences en imagerie dans le SLF?
Design de l’étude
Revue de la littérature
Résultats
Les patients avec un SLF peuvent présenter une variété de tumeurs. Environ 13% développent des tumeurs cérébrales telles que des carcinomes du plexus choroïde et des gliomes, incluant astrocytomes, oligodendrogliomes et glioblastomes multiformes. Toutes ces lésions sont mieux évaluées par IRM. Environ 27% des patients atteints de SLF développeront des sarcomes des tissus mous, le plus souvent des rhabdomyosarcomes suivis de liposarcomes et de sarcomes pléomorphes. Celles-ci sont toutes hyperintenses en T2 de manière hétérogène ou homogène et rehaussent avidement, facilement reconnaissables à l’IRM. 60% des patientes avec SLF développeront également un cancer du sein, fréquemment bilatéral et avant la ménopause. Ces patientes présentent également un taux plus élevé de tumeurs malignes post-radiothérapie. Le cancer du sein peut se présenter sous la forme d’un rehaussement avec ou sans effet de masse en T1 post-gado. 13% des patients SLF développeront également un carcinome corticosurrénalien, le plus souvent dans l’enfance, une tumeur qui présente un rehaussement hétérogène et une hyperintensité en T1 et T2 avec nécrose intratumorale, foyers hémorragiques et calcifications. L’ostéosarcome est également observé chez 16% des porteurs de mutation du TP53, et démontre souvent une hétérogénéité en T1 et T2, souvent accompagné de restriction de la diffusion. La leucémie est trouvée dans environ 4% de cette population et présente souvent une légère hyperintensité T2 et une hypointensité T1 dans la moelle osseuse. Les lésions de la peau, des bras, du côlon ou de petits ganglions lymphatiques anormaux peuvent ne pas être détectés et conduire à de faux négatifs. Des faux positifs peuvent être observés dans la moelle rouge ou avec des lésions accidentelles telles que dans le foie, les reins ou la thyroïde. L’imagerie en phase et hors phase peut minimiser les erreurs d’interprétation de la moelle hématopoïétique, et les lésions accidentelles peuvent être suivies ou caractérisées par une imagerie dédiée supplémentaire.
Conclusion
Les patients avec SLF sont une population optimale pour le dépistage par IRM étant donné leur incidence élevée de tumeurs et les risques plus élevés liés à l’exposition aux radiations. L’IRM peut détecter précocement la leucémie, les sarcomes, les tumeurs intracrâniennes et le cancer du sein, mais il est important que le radiologue qui interprète ces examens comprenne qu’il peut sous-estimer ou ne pas détecter certaines tumeurs malignes (peau et côlon par exemple) et comment gérer les découvertes fortuites.
Lien
https://doi.org/10.2214/ajr.20.23008
Commentaires éditoriaux
De belles images et une bonne revue! Le SLF est en train de devenir une indication courante de l’IRM pancorporel, en plus de son utilisation pour le myélome multiple et les syndromes neurocutanés, tels que la neurofibromatose et la schwannomatose. Il convient cependant de noter que le cancer du sein et les masses cérébrales sont mieux évalués avec une imagerie haute résolution focalisée en cas de détection d’une lésion maligne potentielle dans ces organes lors du dépistage.
Points clés pour l’étudant en radiologie
Le SLF est une maladie génétique qui prédispose à une variété de tumeurs malignes. Cet article fournit une excellente revue des lésions que les radiologues devraient surveiller lors de l’évaluation de ces patients par IRM pancorporel, y compris les sarcomes, les lésions intracrâniennes, le cancer du sein et la leucémie.
References