Œdème du paquet adipeux de Hoffa supérolatéral et syndrome douloureux fémoro-patellaire : revue systématique et méta-analyse
Jun Ho Kim et Seul Ki Lee
American Journal of Roentgenology. 2020 Jun 6:1-3.
https://www.ajronline.org/doi/abs/10.2214/AJR.19.22263
Contexte: L’œdème du paquet adipeux de Hoffa supérolatéral (PAH) est le signe d’un syndrome sous-jacent caractérisé par une douleur antérieure du genou et une sensibilité au pôle inférieur de la patella chez les jeunes adultes. Il est causé par la friction entre le tendon patellaire et le condyle fémoral latéral, entraînant une modification œdémateuse du PAH par réaction inflammatoire. L’IRM a montré une excellente capacité à confirmer ce diagnostic clinique par l’observation d’une augmentation de l’intensité focale du signal sur des images pondérées T2, en densité de proton (DP) ou saturées en graisse du PAH entre le tendon patellaire et le condyle fémoral latéral.
Questions : Il est bien connu que l’œdème du PAH est associé à un défaut d’alignement de la patella. La question est de savoir si les patients souffrant d’un œdème du PAH sont plus symptomatiques comparativement à ceux qui n’en souffrent pas, les deux groupes ayant d’autres paramètres associés à une patella mal alignée. Quels paramètres d’imagerie du syndrome fémoro-patellaire sont associés à l’œdème du paquet adipeux de Hoffa (PAH) ?
Conception : revue systématique et méta-analyse
Critères d’inclusion : Les études ont été incluses si elles répondaient aux critères de comparaison des patients avec et sans œdème du PAH et qu’elles évaluaient les paramètres du syndrome fémoro-patellaire à l’IRM.
Critères d’exclusion : Les études ont été exclues s’il s’agissait de rapports ou de séries de cas, de revue de la littérature, de lignes directrices, de lettres à l’éditeur, de revues systématiques ou de méta-analyses, ou de résumés de conférences. Elles ont également été exclues si elles n’indiquaient pas clairement les paramètres de syndrome fémoro-patellaire à l’IRM.
Résultats principaux : Neuf études étaient éligibles pour être incluses dans la présente étude. À partir des études incluses, neuf paramètres évaluant le syndrome fémoro-patellaire ont été analysés : l’angle fémoro-patellaire latéral, l’inclinaison patellaire, la latéralisation patellaire, la profondeur trochléaire, la profondeur du sillon, l’angle du sillon, l’inclinaison trochléaire latérale, la distance entre la tubérosité tibiale et le sillon trochléaire, ainsi que l’indice d’Insall-Salvati. Les patients souffrant d’un œdème du PAH présentaient une plus grande inclinaison patellaire, une plus grande latéralisation patellaire, une plus grande distance entre la tubérosité tibiale et le sillon trochléaire, et un indice d’Insall-Salvati plus élevé que les patients sans œdème du PAH.
Conclusion : Les paramètres d’imagerie du syndrome fémoro-patellaire, comme une patella déplacée plus latéralement, une plus grande distance entre la tubérosité tibilale et le sillon trochléaire, ainsi qu’une patella alta, sont corrélés avec l’œdème du PAH.
Commentaires : L’œdème du PAH est une découverte patho-anatomique et est observé au niveau du site d’empiètement fémoro-patellaire supérolatéral. En revanche, une corrélation avec la douleur ou la limitation de l’amplitude des mouvements pose un défi à évaluer. Félicitations pour ce bon résumé de l’association de l’œdème du PAH avec les mesures du syndrome fémoro-patellaire.
Éléments-clés à retenir :
La douleur antérieure du genou est fréquente, mais demeure un scénario clinique difficile. L’une des causes principales est la patella mal alignée.
L’œdème du PAH est un indicateur secondaire de mal alignement patellaire.
Les éléments-clés à analyser sont :
- Déplacement latéral de la patella ;
- Plus grande distance entre la tubérosité tibiale et le sillon trochléaire
- Patella alta
Évaluation par variables quantitatives de l’instabilité patellaire : étude basée sur l’IRM
Michael V. Friedman, Travis J. Hillen, Sunil Misra, Charles F. Hildebolt1 and David A. Rubin
American Journal of Roentgenology. 2020 Sep 9:1-8.
https://www.ajronline.org/doi/abs/10.2214/AJR.19.22556
Contexte : La dysplasie trochléaire, la latéralisation de la tubérosité tibiale et une position surélevée de la patella ont été identifiés comme les facteurs les plus importants qui prédisposent les patients à développer une instabilité patellaire. Une évaluation précise et la caractérisation de ces facteurs variables aident à optimiser la prise en charge des patients, la dysplasie trochléaire étant considérée comme l’un des facteurs anatomiques les plus importants.
Questions : Est-ce que les trois paramètres de l’IRM pour l’instabilité patellaire – TA-LCP, TA-GT, et la dysplasie trochléaire – peuvent être mesurés de façon fiable et reproductible ? Est-ce que ces paramètres mesurent la prédisposition anatomique individuelle à l’instabilité patellaire, ou plutôt en combinaison avec les autres paramètres ?
Conception : Étude rétrospective.
Participants : La population à l’étude a été composée de 43 femmes et 57 hommes (âge moyen : 21,7 ans ; étendue : 13-50 ans) qui ont reçu à la fois un diagnostic clinique et à l’IRM d’une dislocation patellaire dans un seul établissement entre 2013 et 2015.
Critères d’inclusion : Les patients qui ont reçu à la fois un diagnostic clinique et un diagnostic d’une dislocation de la patella à l’IRM. L’examen clinique a révélé des résultats positifs au test d’appréhension, une translation excessive du quadrant rotulien, un épanchement articulaire et une absence de trouvailles significatives à l’examen des ligaments croisés et du ménisque.
Critères d’exclusion : Antécédent d’instabilité patellaire, de chirurgie du genou ou de blessures concomitantes des ligaments croisés ou collatéraux au moment de la luxation patellaire, résultant en une instabilité articulaire pouvant altérer les mesures à l’étude.
Méthodologie : 100 patients diagnostiqués avec une luxation patellaire et 100 patients contrôle pairés pour l’âge et le sexe ont été examinés à l’aide de l’IRM. La distance entre la tubérosité tibiale antérieure et le ligament croisé postérieur (TA-LCP), la distance entre la tubérosité tibiale antérieure et la gorge trochléenne (TA-GT) ainsi que la profondeur de la TG (dysplasie trochléaire) ont été mesurées indépendamment par trois radiologistes détenant une sous-spécialisation en musculosquelettique. Le coefficient de corrélation intra-classe (CCI) a été utilisé pour évaluer la fiabilité intra-observateur et inter-observateur. Les paramètres dans les deux groupes ont été testés pour l’interdépendance de l’un par rapport à l’autre et ont été comparés pour la prévalence et leur association avec l’instabilité patellaire.
Résultats principaux : Les trois paramètres ont montré une fiabilité intra-observateur et inter-observateur presque parfaite et étaient plus fréquents de façon significative dans le groupe de l’instabilité patellaire. La dysplasie trochléaire était le plus souvent associée à l’instabilité patellaire, à la fois comme paramètre unique et à la fois en combinaison avec une TA-GT anormale. Les seuils d’inclusion optimaux pour une TA-GT et une TA-LCP normales étaient de 15,00 mm ou moins et de 21,30 mm ou moins, respectivement. Le seuil d’inclusion normal optimal pour l’évaluation de la dysplasie trochléaire par la profondeur trochléaire était de 4,95 mm ou plus.
Conclusion : Les mesures de TA-LCP, TA-GT et de dysplasie trochléaire peuvent être évaluées de manière fiable par IRM avec une fiabilité intra et inter-observateurs presque parfaite. Les seuils d’inclusion normaux à l’IRM du TA-GT (≤ 15,00 mm) et du TA-LCP (≤ 21,30 mm) peuvent être diminués. L’étude a confirmé un seuil de 5 mm ou plus comme étant normal lors de l’évaluation de la dysplasie trochléaire par la profondeur trochléaire. Enfin, la prévalence de la latéralisation TA et de la dysplasie trochléaire est nettement plus élevée dans la population souffrant d’instabilité patellaire, et la dysplasie trochléaire est le facteur le plus important dans le développement de l’instabilité patellaire.
Commentaires : Beau travail ! Félicitations. Par contre, les études observationnelles ou rétrospectives ne peuvent pas être utilisées pour démontrer un lien de causalité. Le terme « association » serait à privilégier. Il faut espérer que les chirurgiens accorderont plus d’attention à la trochléoplastie dans le cadre du mal alignement patellaire, une procédure moins fréquemment pratiquée en Amérique du Nord.
Éléments-clés à retenir :
- Les patients souffrant d’instabilité rotulienne sont souvent craintifs à l’examen physique, surtout lorsque vous mobilisez leur rotule ;
- La dysplasie trochléaire est la cause principale d’instabilité patellaire ;
- Recherchez la profondeur trochléaire comme indicateur de dysplasie.
Utilisation d’imagerie de pointe pour les fractures occultes de la hanche chez les patients âgés : revue systématique et méta-analyse
Arya Haj-Mirzaian, John Eng, Ramin Khorasani, Ali S. Raja, Adam S. Levin, Stacy E. Smith, Pamela T. Johnson , Shadpour Demehri
Radiology. 2020 Jul 7:192167.
https://pubs.rsna.org/doi/abs/10.1148/radiol.2020192167
Contexte : Le taux global de fractures de la hanche non identifiées sur les radiographies, mais qui nécessitent une intervention chirurgicale (c’est-à-dire, des fractures chirurgicales de la hanche), reste incertain chez les patients âgés chez qui l’on soupçonne la présence de telles fractures sur la base des trouvailles cliniques. Les fractures chirurgicales de la hanche ont été définies comme des fractures nécessitant une intervention chirurgicale immédiate et comprennent les fractures de la tête fémorale, du col du fémur, intertrochantériennes ou subtrochantériennes. En outre, l’importance de l’imagerie de pointe chez ces patients n’a pas été évaluée de manière exhaustive.
Questions : Quelle est la fréquence des fractures de la hanche radiographiquement occultes chez les patients âgés ? Existe-t-il une sous-population à risque plus élevé ? La tomodensitométrie (CT-Scan) et la scintigraphie osseuse sont-elles aussi efficaces que l’IRM dans la détection des fractures occultes ?
Conception : méta-analyse
Participants : Trente-cinq études ont été identifiées (2992 patients ; âge moyen : 76,8 ans ± 6,0 [écart-type] ; 66% étaient des femmes).
Critères d’inclusion : Les études étaient incluses si les patients étaient initialement cliniquement suspectés d’avoir une fracture de la hanche, mais qu’il y avait absence de preuve radiographique de fracture chirurgicale de la hanche (y compris l’absence de toute fracture définie ou seulement la présence d’une fracture isolée du grand trochanter [GT]).
Critères d’exclusion : Les études évaluant les patients non cliniquement suspectés d’avoir une fracture de la hanche, publications en langue autre que l’Anglais, rapports de cas, séries de cas, revue, opinion/rédaction, étude animale.
Méthodologie : Une recherche dans la littérature a été effectuée pour identifier les études observationnelles en langue anglaise publiées depuis le début du référencement jusqu’au 27 septembre 2018. Le taux de fractures chirurgicales de la hanche a été rapporté dans chaque étude où l’IRM a été utilisée comme norme de référence. Le taux de fractures occultes, la performance diagnostique de la tomodensitométrie et de la scintigraphie osseuse, ainsi que le niveau de preuve ont été évalués.
Résultats principaux :
1) La fréquence des fractures de la hanche radiographiquement occultes est élevée (entre 39 et 92 %) chez les patients âgés de 56 à 82 ans chez qui on soupçonne cliniquement une fracture de la hanche.
2) Les patients ont une probabilité plus élevée de fracture occulte de la hanche s’ils présentent des preuves radiographiques de fracture isolée du grand trochanter (risque relatif de 2,4), s’ils ont au moins 80 ans (risque relatif de 1,3), s’ils ont des rapports radiographiques équivoques (risque relatif de1,6) et s’ils ont une histoire évidente de traumatisme récent (risque relatif de 1,5).
3) La tomodensitométrie et la scintigraphie osseuse sont moins sensibles pour les fractures occultes de la hanche (sensibilité de 79 % et 87 % respectivement) comparativement à l’IRM.
Conclusion : Les patients âgés souffrant de douleurs aiguës à la hanche et dont les résultats sont négatifs ou équivoques à la radiographie initiale présentent une fréquence élevée de fractures occultes de la hanche. Par conséquent, la réalisation d’une imagerie de pointe (de préférence l’IRM) peut être cliniquement appropriée chez tous ces patients.
Commentaires : Félicitations pour votre publication. L’analyse prouve l’utilité de l’IRM dans les fractures de la hanche, un fait bien connu. Toutefois, il convient d’évaluer les nouvelles technologies – tomodensitométrie à tranche fine, tomodensitométrie à double énergie avec cartographie de l’œdème de la moelle osseuse, etc. – beaucoup plus faciles à réaliser en urgence que l’IRM.
Éléments-clés à retenir :
- La fracture occulte de la hanche à la radiographie est un problème courant avec des conséquences désastreuses lorsque manquée.
- Avec une histoire clinique appropriée chez la personne âgée, n’hésitez pas à utiliser l’imagerie de pointe, comme l’IRM, car celle-ci change de beaucoup la prise en charge.
- Lorsque l’accès à l’IRM est limité, les séquences coronales STIR et pelviennes coronales T1 coronales sont adéquates comme investigations.
Précision diagnostique des protocoles abrégés d’IRM pour détecter les fractures de la hanche occultes radiographiquement : revue systématique et méta-analyse
Mitchell P. Wilson, Dorian Nobbee, Mohammad H. Murad, Suki Dhillon, Matthew D. F. McInnes, Prayash Katlariwala, Gavin Low
American Journal of Roentgenology. 2020:1-9.
https://www.ajronline.org/doi/full/10.2214/AJR.19.22676
Contexte : L’objectif principal de cette revue systématique et de cette méta-analyse a été d’évaluer la précision diagnostique de protocoles abrégés d’IRM pour la détection de fractures fémorales proximales radiographiquement occultes par rapport à un protocole d’IRM multiparamétrique avec ou sans résultat clinique comme norme de référence. Les principaux objectifs secondaires comprenaient l’évaluation de la précision diagnostique des protocoles à plan unique pondérés T1, STIR, T1 et STIR, et T2 pour la détection des fractures fémorales proximales radiographiquement occultes.
Questions : Quelle est la précision diagnostique des protocoles abrégés d’IRM pour détecter les fractures fémorales proximales radiographiquement occultes ?
Conception : revue systématique et méta-analyse
Critères d’inclusion : Tous les articles originaux évaluant la précision diagnostique d’un protocole abrégé d’IRM pour la détection des fractures fémorales proximales radiographiquement occultes chez les patients souffrant de douleurs aiguës de la hanche après un traumatisme mineur par rapport à un protocole d’IRM multiparamétrique avec ou sans résultat clinique comme norme de référence ont été évalués avec un examen du texte intégral.
Critères d’exclusion : Les études ont été exclues de l’analyse seulement si l’étude évaluait uniquement les patients pédiatriques de moins de 18 ans, s’il y avait moins de 10 patients inclus, si une population de patients autres que les patients souffrant de douleurs aiguës à la hanche après un traumatisme était utilisée, si des fractures non radiographiquement occultes étaient incluses, si un protocole d’IRM abrégé n’était pas le test de référence, si l’IRM multiparamétrique n’était pas la norme de référence ou si l’information disponible était insuffisante pour reconstruire un tableau de contingence 2 × 2 après une tentative de correspondance par courrier électronique avec le ou les auteurs. Aussi, les articles non originaux, comme les articles de synthèse, les lignes directrices, les consensus, les lettres et les éditoriaux, ont été exclus.
Méthodologie : Des articles originaux avec 10 patients ou plus évaluant des protocoles d’IRM limités pour le diagnostic des fractures fémorales proximales radiographiquement occultes par rapport à l’IRM multiparamétrique avec ou sans résultat clinique comme norme de référence ont été inclus dans l’analyse. Les paramètres cliniques, les données patients, de l’IRM et les paramètres de performance ont été acquis indépendamment par deux évaluateurs. La méta-analyse a été réalisée à l’aide d’un modèle de régression bivarié à effets mixtes.
Résultats principaux : Cinq études ont été incluses dans la méta-analyse.
- La sensibilité et la spécificité globales, pondérées, ainsi que l’aire sous la courbe ROC pour les protocoles d’IRM limités dans la détection des fractures de la hanche radiographiquement occultes étaient respectivement de 99 %, 99 % et 1 respectivement.
- Les valeurs combinées de sensibilité et de spécificité pour une séquence pondérée T1 à plan unique seulement, une séquence STIR seulement, des séquences pondérées T1 et STIR, et une séquence pondérée T2 seulement étaient les suivantes : 97 % et 100 %, 99 % et 99 %, 100 % et 99 %, et 86 % et 97 % respectivement.
- La sensibilité était de 100 % lorsque les images étaient acquises uniquement sur des tomodensitométries 3T et de 99 % lorsqu’interprétées uniquement par des radiologistes diplomés. Le temps moyen d’examen pour les protocoles abrégé d’IRM était inférieur à 5 minutes.
Conclusion : Des protocoles abrégés d’IRM peuvent être utilisés comme norme de soins chez les patients présentant une fracture de la hanche suspectée, mais radiographiquement occulte. Un protocole composé de séquences coronales pondérées T1 et de séquences STIR a une sensibilité de 100 %.
Commentaires : Merci pour votre travail. L’IRM abrégée devrait être utilisée plus fréquemment en provenance de l’urgence, lors de l’évaluation des patients dont surtout les patients âgés qui se plaignent de douleurs aiguës à la hanche ou avec impotence fonctionnelle et que les radiographies sont normales. L’analyse prouve à nouveau l’utilité de l’IRM dans les fractures de la hanche, un fait bien connu. Toutefois, il convient d’évaluer les nouvelles technologies comme la tomodensitométrie en coupe fine, la tomodensitométrie à double énergie avec cartographie de l’œdème de la moelle osseuse, etc., qui sont beaucoup plus facilement accessibles en urgence que l’IRM.
Éléments-clés à retenir :
- L’IRM est excellent pour diagnostiquer des fractures occultes de la hanche.
- De courtes séquences d’IRM de moins de 5 minutes peuvent diagnostiquer la majorité des fractures occultes.
Tomodensitométrie à double énergie pour les fractures du poignet suspectées malgré une radiographie négative : étude prospective sur la précision du test diagnostique
Felix C. Müller , Kasper K. Gosvig, Henrik Børgesen, Jesper S. Gade, Mathias Brejnebøl, Anders Rodell, Michel Nèmery, Mikael Boesen
Radiology. 2020 Jul 14:192701.
https://pubs.rsna.org/doi/abs/10.1148/radiol.2020192701
Contexte : Les patients avec traumatisme du poignet et absence de trouvailles à la radiographie subissent souvent des IRM supplémentaires pour évaluer la présence de fractures occultes. La tomodensitométrie (TDM) à double énergie peut être plus facilement accessible que l’IRM dans certains Contextes. L’objectif de cette étude est d’évaluer la précision de test diagnostique de la TDM à double énergie dans la détection de l’œdème de la moelle osseuse et d’une fracture chez les participants avec traumatisme du poignet et chez qui l’on soupçonne une fracture du poignet malgré une radiographie négative.
Questions : Quelle est l’efficacité de la TDM à double énergie dans la détection de l’œdème de la moelle osseuse et des fractures du poignet chez les patients chez qui l’on soupçonne cliniquement une fracture du poignet, mais dont la radiographie est négative ?
Conception : étude prospective
Participants : Les adultes ont été ajoutés de façon prospective de janvier 2018 à novembre 2018. Sept cent cinquante os dans 50 poignets de 46 patients (quatre patients avaient un trauma bilatéral) ont donc été inclus dans l’analyse.
Critères d’inclusion : Les adultes (≥18 ans) envoyés en IRM avec traumatisme du poignet étaient éligibles s’il y avait une histoire évidente de traumatisme ainsi que des résultats négatifs ou non concluants sur les radiographies, mais avec persistance d’une suspicion clinique de fracture. Les participants référés en IRM ayant des fractures visibles, mais avec un soupçon de fractures additionnelles non visibles sur les radiographies étaient également éligibles.
Critères d’exclusion : Contre-indications à l’IRM, grossesse, chirurgie antérieure ou implants métalliques au poignet concerné, ou incapacité à lever le bras au-dessus de la tête.
Méthodologie : Les poignets ont été examinés à l’aide d’une TDM à double énergie et d’une IRM. Puis, les images ont été lues à l’aveugle par quatre lecteurs sans connaissance des renseignements cliniques. La présence d’un œdème de la moelle osseuse et a été évaluée par os. La norme de référence pour l’œdème de la moelle osseuse était la lecture combinée des quatre lecteurs à l’IRM. La norme de référence pour les fractures était la lecture combinée de l’IRM et de la TDM à double énergie. Un cinquième radiologue arbitrait les résultats en cas de divergence. La précision des tests diagnostiques a été calculée par lecteur et pour les lecteurs combinés en utilisant des tests binomiaux exacts.
Principaux résultats :
1) À la fois l’IRM et la TDM à double énergie ont une sensibilité élevée (80 % vs 91 %) et une spécificité élevée (93 % contre 87 %) dans l’aide à la détection des fractures du poignet avec radiographies négatives.
2) La TDM à double énergie ont une sensibilité de 94% et une spécificité de 65% pour repérer les poignets présentant un œdème traumatique de la moelle osseuse chez les patients avec fractures du poignet et radiographies négatives.
Conclusion : La TDM à double énergie a une sensibilité élevée et une spécificité modérée dans la détection de l’œdème de la moelle osseuse du poignet. La TDM à double énergie a une sensibilité et une spécificité élevées dans la représentation des fractures du poignet chez les patients suspectés de fractures du poignet et dont les trouvailles à la radiographie sont négatives.
Commentaires : Merci pour votre publication. La littérature de la TDM à double énergie manque d’études d’envergure portant sur les fractures des membres. La comparaison entre la TDM à double énergie et l’IRM est également excellente. D’après notre expérience, lorsque le patient est plâtré, l’œdème de la moelle osseuse n’est pas visible pour diverses raisons. C’est ce qui réduit la sensibilité de la TDM à double énergie.
Éléments-clés à retenir :
- La TDM à double énergie peut aider à identifier l’œdème osseux.
- La disponibilité de la TDM à double énergie augmente dans les services d’urgence et constitue une solution rapide pour la détection des blessures occultes du poignet afin de mettre en place un traitement approprié.
Prédire l’œdème de la moelle osseuse et de l’âge fracturaire dans les fractures vertébrales par fragilité à l’aide de la tomodensitométrie multidétecteurs
Min-Yung Chang, Seung Hyun Lee, Joong Won Ha, Yung Park, Ho-Yeol Zhang and Sang Hoon Lee
American Journal of Roentgenology. 2020 Oct;215(4):970-7.
https://www.ajronline.org/doi/abs/10.2214/AJR.19.22606
Contexte : Une ligne de fracture corticale ou trabéculaire sans destruction osseuse, une sclérose vertébrale diffuse et une modification diffuse des tissus mous paravertébraux sont des caractéristiques connues à la tomodensitométrie (TDM) des FVC aiguës bénignes (fractures vertébrales par compression), bénignes aiguës, bien que des études antérieures aient principalement porté sur la différenciation des FVC bénignes et malignes plutôt que sur la présence ou l’absence d’œdème médullaire (OM). Les indications radiographiques des fractures de compression aiguës (durée < 2 mois) sont la présence d’une marche d’escalier des contours, la présence d’une hémorragie des tissus mous et une bande blanche linéaire de condensation. Ces trouvailles radiographiques peuvent également être estimées sur des images de TDM.
Questions : Les caractéristiques de la TDM peuvent-elles prédire l’œdème de la moelle osseuse à l’IRM et l’âge de la fracture dans les fractures vertébrales par fragilité ?
Conception : Étude rétrospective
Participants : Un total de 189 fractures par compression thoraco-lombaire chez 103 patients (14 hommes, 89 femmes; âge moyen : 76 ans), imagées à la fois par scanner et IMR de la colonne, ont été incluses rétrospectivement.
Critères d’inclusion: Les dossiers de patients qui ont des codes de diagnostic de fracture par compression thoraco-lombaire mais pas d’une néoplasie ont été cherchés pour trouver des fractures par compression sur fragilisation bénigne. Les patients qui avaient subi à la fois une tomodensitométrie et une IRM de la colonne dans les 7 jours ont été recrutés.
Critères d’exclusion: Les patients ayant une fracture par compression résultant d’un traumatisme à haute énergie (accidents de la route et chute d’une hauteur supérieure à la taille du patient), d’une infection, d’une chirurgie antérieure dont les artefacts métalliques empêchent une analyse adéquate du changement de signal de la moelle osseuse, des imageries de qualité médiocre et d’une compression pathologique par une tumeur bénigne (hémangiome), ont été exclus.
Méthodes : La présence et l’étendue de l’OM ont été évaluées par IRM pour diviser les fractures en celles avec et sans OM. Le groupe avec un OM a ensuite été classé par une analyse de sous-groupe en fractures avec OM extensif (occupant 50% ou plus du corps vertébral) et celles avec un OM occupant moins de 50% du corps vertébral. Au scanner, cinq caractéristiques (présence d’une ligne de fracture corticale ou du plateau vertébral, présence d’une ligne de fracture trabéculaire, présence d’une bande de condensation, changement dans l’atténuation trabéculaire et largeur du changement des tissus mous paravertébraux) ont été analysées.
Principaux résultats : Les cinq trouvailles du scanner ont été surtout observées dans les fractures avec OM. Une atténuation trabéculaires élevée, la présence d’une ligne de fracture corticale ou du plateau vertébral et la largeur des tissus mous paravertébraux ont montré une excellente indication diagnostique pour les fractures avec OM. Dans le sous-groupe avec OM extensif, la largeur des tissus mous paravertébraux était significativement plus élevée, tandis que le changement dans l’atténuation trabéculaire était plus faible que celles avec OM occupant moins de 50% du corps vertébral. Lorsqu’un OM est présent, l’âge de la fracture n’était pas significativement différent entre les deux sous-groupes, et seule une atténuation trabéculaire plus élevée était prédictive d’une fracture plus ancienne sur les analyses de modèles mixtes linéaires.
Conclusion : Les caractérisques du scanner sont étroitement corrélées avec la présence et l’étendue des fractures vertébrales par fragilisation. L’élévation de l’atténuation trabéculaire était le seul prédicteur significatif d’imagerie de l’âge des fractures.
Commentaire : Merci pour votre publication. La sclérose et l’augmentation de la densité ont été utilisées pour identifier davantage de fractures subaiguës et chroniques. Ce travail fait avancer les connaissances et améliore notre compréhension du vieillissement des fractures.
Messages à retenir:
- L’âge des fractures vertébrales est difficile à prédire.
- En utilisant l’œdème de la moelle osseuse, la sclérose et la densité, il est possible d’améliorer la prédictibilité de l’âge des fractures vertébraux.
Cartographie IRM UTE-T2* de la cicatrisation des tendons après réparation arthroscopique de la coiffe des rotateurs : Une étude longitudinale
Yuxue Xie, MD, Shaohua Liu, PhD, Jianxun Qu, PhD, Puye Wu, PhD, Hongyue Tao, MD, Shuang Chen, PhD
The American Journal of Sports Medicine. 2020 Aug 19:0363546520946772.
https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0363546520946772
Contexte : La séquence de cartographie Ultrashort echo time-T2* (UTE-T2) est acquise en utilisant différents temps d’écho dans la gamme des temps d’écho courts et ultra-courts, ce qui permet de détecter l’ultrastructure détaillée et de quantifier davantage les structures T2/T2* courtes (par exemple, le tendon). La technique de cartographie UTE-T2* a été appliqué pour explorer l’altération biochimique des tendons. Durant les phases de prolifération et de remodelage de la cicatrisation de la coiffe des rotateurs, un tissu cicatriciel désorganisé de collagène est initialement produit. Par la suite, les fibres de collagène commencent à se déposer, à s’orienter et à se réarranger. Il a été démontré que les valeurs de UTE-T2* sont sensibles à ces modifications biochimiques de la matrice de collagène.
Questions : Évaluer et caractériser le processus de guérison de la coiffe des rotateurs réparée en fonction des changements longitudinaux dans les valeurs de UTE-T2*, les résultats cliniques et l’état de cicatrisation chez les patients après une réparation arthroscopique de la coiffe des rotateurs (RACR)
Type d’étude : étude de cohorte
Participants : Une série consécutive de patients (n = 25) avec une déchirure du tendon sus-épineux qui devaient subir une RACR unilatérale au département de médecine du sport entre 2015 et 2017. Toutes les lésions ont été confirmées par arthroscopie. Un groupe de volontaires appariés pour l’âge (n = 15) a été recruté comme contrôle sain.
Critères d’inclusion:
Groupe RACR
- Déchirure du tendon sus-épineux de petite à grande taille (≥1 cm à <5 cm) selon les critères établis par DeOrio et Cofield
- Indice de masse corporelle <30 kg/m2; et
- Durée des symptômes avant la chirurgie de < 12 mois.
Critères d’exclusion:
- Dégénérescence graisseuse de grade 3 ou 4 dans les muscles de la coiffe des rotateurs selon la classification Goutallier
- Arthrose glénohumérale modérée à sévère; et
- Maladie neuromusculaire, arthrite rhumatoïde, traumatisme ou autres maladies systémiques (par exemple, diabète, hypertension), contre-indication à l’IRM, comme la claustrophobie.
Méthodes:
Les patients avec RACR (n = 25) ont eu une IRM quantitative et des examens cliniques à des moments de suivi successifs : 3, 6, 12 et 24 mois après l’opération. Des témoins sains appariés pour l’âge (n = 15) ont été évalués à 3 et 12 mois après l’inclusion. Les scores cliniques comprenaient le Constant, American Shoulder and Elbow Surgeons, and Fudan University Shoulder score et l’échelle analogue visuelle pour la douleur. L’examen IRM comprenait une cartographie UTE-T2*. Les cartes UTE-T2* ont été générées pour les valeurs de T2* au site de guérison. La classification Sugaya a été adoptée pour évaluer l’état de cicatrisation. Des analyses longitudinales des résultats cliniques, des changements UTE-T2* et de la classification Sugaya ont été effectuées.
Résultats:
- Le taux global de re-déchirure était de 8% (2/25, tous de type IV Sugaya). Tous les patients (incluant ceux avec re-déchirure) ont obtenu des résultats satisfaisants à 12 mois qui ont duré jusqu’à 24 mois sur la base des scores cliniques
- Les valeurs moyennes de UTE-T2* au site de guérison ont augmenté de 3 à 6 mois (P = .03), puis ont diminué pour atteindre un niveau similaire à celui observé dans les tendons sains appariés pour l’âge à 12 mois (P = .1).
- Aucune différence significative n’a été constatée entre les valeurs de UTE-T2* à 12 et 24 mois (P = .6).
- Les valeurs de UTE-T2* au site de cicatrisation ont varié significativement avec l’état de cicatrisation selon la classification Sugaya (P < .05). De plus, des corrélations significatives ont été notées entre les scores cliniques et les valeurs de UTE-T2* à 6 mois et à 12 mois.
Conclusion : cette étude a montré une relation liée à la guérison entre les résultats cliniques et les valeurs quantitatives de UTE-T2*, ce qui met en évidence le potentiel de l’utilisation de la cartographie UTE-T2* pour suivre le processus de cicatrisation des tendons de manière non invasive. De plus, le tendon réparé était comparable à celui des témoins sains appariés pour l’âge lors du suivi à 12 mois sur la base des valeurs de UTE-T2*.
Commentaire : Merci pour votre travail innovant. L’utilité pratique n’existe peut-être pas à ce stade, mais il nous aide à comprendre les changements au cours de la guérison dans la réparation des tendons.
Messages à retenir pour les apprenants :
- Le retour aux activités est actuellement basé sur un examen clinique après réparation d’une lésion du tendon de la coiffe des rotateurs.
- Il est important d’avoir des moyens d’évaluation objectifs.
L’UTE permet d’évaluer le degré de guérison. Surveillez son développement, les techniques et les interprétations n’en sont qu’à leurs débuts.
Imagerie de la colonne vertébrale dégénérative à l’aide d’une séquence sagittale DIXON turbo spin-echo pondérée en T2
Nico Sollmann, Sebastian Mönch, Isabelle Riederer, Claus Zimmer, Thomas Baum, Jan S. Kirschke
European Journal of Radiology. 2020 Aug 4:109204.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0720048X20303934
Contexte : Évaluer la performance diagnostique d’une séquence sagittale DIXON turbo spin-echo (TSE) pondérée en T2 et déterminer si les images de la graisse seule pourraient remplacer les séquences pondérées en T1 dédiées à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) de la colonne vertébrale dégénérative.
Questions : La séquence DIXON pondérée en T2 sans séquence séparée pondérée en T1 peut-elle détecter avec précision les changements dégénératifs courants de la colonne vertébrale?
Type d’étude : Étude rétrospective d’observation transversale
Participants : 35 patients (56.5 ± 19.8 ans, 62.9 % hommes) souffrant de lombalgie et ayant fait une IRM de la colonne lombaire comprenant une séquence sagittale DIXON pondérée en T2 (temps d’acquisition : 3 :25 min) et une séquence pondérée en T1 (temps d’acquisition : 3 :03 min) ont été inclus.
Critères d’inclusion : Les patients n’ont été inclus que s’ils disposaient des séquences sagittales DIXON pondérées en T2 en plus des séquences pondérées en T1 sans contraste, couvrant complètement la colonne lombaire.
Critères d’exclusion : 1) Âge inférieur à 18 ans, 2) artéfacts de mouvement dans les données d’imagerie, 3) présence d’implants dans le champ de vision, 4) antécédents de chirurgie avec instrumentation au niveau de la colonne lombaire, 5) scoliose lombaire, 6) antécédents de maladie congénitale avec aberrations structurelles au niveau de la colonne lombaire (par exemple, spina bifida, moelle attachée), 7) diagnostic d’une maladie hématopoïétique, et 8) présence de fractures vertébrales, de lésions osseuses malignes ou de lésions de spondylodiscite.
Méthodes : Deux dispositions d’images (disposition 1 : images gras seulement ET eau seulement ET en phase de la séquence DIXON; disposition 2 : images eau seulement ET en phase de la séquence DIXON ET images pondérées en T1) ont été évaluées par deux lecteurs (R1 et R2) concernant les changements dégénératifs, y compris le degré de fiabilité diagnostique (1 – faible, 2 – intermédiaire et 3 – élevé) et les changements du signal de la moelle osseuse vertébrale. Les résultats ont été comparés entre les lecteurs et les dispositions.
Principaux résultats : Aucune différence n’a été observée dans le nombre de pathologies détectées au niveau des segments, ni dans le nombre de segments affectés par des changements dégénératifs lors de la comparaison des évaluations de la disposition 1 et de la disposition 2 pour chaque lecteur. La fiabilité diagnostique était élevée sans qu’il y ait de différence statistiquement significative entre les lectures des deux dispositions.
Conclusion : Chez les patients avec une lombalgie, l’IRM utilisant une séquence sagittale DIXON pondérée en T2 et aucune séquence séparée pondérée en T1 pourrait être suffisante pour détecter avec précision les changements dégénératifs courants avec une grande fiabilité diagnostique. Épargner les séquences pondérées en T1 dédiée peut réduire considérablement la durée totale de l’examen.
Commentaire : Merci pour votre travail. DIXON pondérée en T2 fait partie de la routine de notre pratique depuis longtemps. Il raccourcit le temps d’imagerie et, comme pour la colonne vertébrale, le DIXON T2 à trois plans peut remplacer toutes les séquences d’imageries en permettant l’évaluation de la moelle et l’évaluation de la pathologie dans le même cadre.
Messages à retenir:
- L’évaluation de la moelle est une composante essentielle de l’IRM musculosquelettique.
- Le temps passé sur une IRM est crucial
- L’imagerie multipoint DIXON pourrait fournir des solutions pour épargner l’imagerie pondérée en T1.
Influence des caractéristiques morphologiques acromiales et de l’arthrose acromioclaviculaire sur l’effet du plasma riche en plaquettes sur les déchirures partielles du tendon sus-épineux
Juan de Dios Berná-Mestre, Carmen Fernández, Guillermo Carbonell, Ana García, Jose Antonio García-Vidal, Francesc Medina i Mirapeix and Juan de Dios Berná-Serna
American Journal of Roentgenology. 2020 Oct;215(4):954-62.
https://www.ajronline.org/doi/abs/10.2214/AJR.19.22331
Contexte : L’utilisation de plasma autologue riche en plaquettes (PRP) est désormais une pratique très répandue pour le traitement des anomalies tendineuses. Il est important que l’infiltration se fasse sous guidage échographique pour localiser la déchirure du tendon, insérer la pointe de l’aiguille et confirmer en temps réel que la déchirure est remplie adéquatement de PRP. Aucune étude antérieure n’a analysé l’effet de l’infiltration de PRP sous guidage échographique sur la taille des différents types de déchirures partielles du tendon sus-épineux (épaisseur partielle et totale) ou sur la bursite sous-acromio-deltoïdienne associée à la déchirure.
Questions : Quels sont les effets à moyen terme de l’infiltration sous guidage échographique de plasma riche en plaquettes sur les déchirures partielles du tendon sus-épineux? Quels sont les indicateurs de pronostic d’une issue défavorable?
Type d’étude : Étude prospective
Participants : Un total de 128 patients ont été inclus dans l’analyse (66 hommes, 62 femmes; âge moyen, 48.3 ans; étendue, 20-59 ans)
Critères d’inclusion : Âge de 20 à 60 ans, déchirure partielle du tendon sus-épineux diagnostiquée par IRM et douleur à l’épaule durant plus de 3 mois.
Critères d’exclusion : Antécédents de trauma, de chirurgie ou d’instabilité de l’épaule; consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou d’opiacés, infiltration locale antérieure de l’épaule; IRM plus d’un an auparavant; déchirure complète ou partielle du tendon sus-épineux mesurant 1.5 cm ou plus ou située dans la jonction myotendineuse; lésions tendineuses ou osseuses associées; et arthrose gléno-humérale apparente (rétrécissement articulaire cliniquement significatif, atteinte sous-chondrale ou ostéophytes de plus de 2 mm) ou arthropathie inflammatoire ou cristalline.
Méthodes : Sur une période de 4 ans, les patients avec une déchirure partielle du tendon sus-épineux inférieure à 1.5 cm et référés pour une infiltration PRP sous guidage échographique (1 ml) pour des douleurs à l’épaule de plus de 3 mois ont été recrutés consécutivement. L’IRM a été utilisée pour analyser le type d’acromion et la présence d’arthrose acromio-claviculaire (AC). Les résultats primaires (taille de la déchirure et de la bursite associée) et secondaires (mobilité et douleur) ont été recueillis à 3 mois.
Principaux résultats : À 3 mois, une évolution favorable de la réparation des déchirures a été enregistrées chez 71.7% des patients et la résolution des bursites chez 66,7%. Les changements de la taille des déchirures ont eu des effets importants, tout comme la douleur et la mobilité de l’épaule. Les prédicteurs les plus forts de l’évolution défavorable de la déchirure ou de la bursite étaient l’acromion de type 3 et l’acromion de types 1 et 2 avec une arthrose AC.
Conclusion : Avec des déchirures partielles isolées du tendon sus-épineux inférieures à 1.5 cm, la présence d’un acromion de type 3 ou d’une arthrose AC sévère est prédictive des résultats défavorables, et une acromioplastie doit être envisagée, alors que chez les patients ayant un acromion de type 1, 2 ou 4 avec ou sans arthrose AC légère, la thérapie PRP doit être considérée comme l’une des premières options thérapeutiques.
Commentaire : Merci pour votre travail. L’acromion de type 3 est très rare dans notre expérience, et la plupart du temps, il est situé près de l’articulation AC et pourrait représenter l’ostéophyte lui-même. L’absence de comparaison avec d’autres traitements, par exemple un traitement seul aux stéroïdes ou la physiothérapie, a été un problématique majeur dans les études sur le PRP et les preuves de son effet sur la réparation de la coiffe des rotateurs (essentiellement un remplissage fibreux) sont faibles, au mieux.
Messages à retenir:
- Le PRP est une option pour traiter les déchirures partielles de la coiffe des rotateurs
- Aucune preuve solide n’est disponible pour mesurer les résultats de ce traitement.
- Des difficultés mécaniques peuvent survenir en raison de la forme de l’acromion lors de l’injection guidée par échographie des déchirures de la coiffe des rotateurs.
Choix optimal des mesures basées sur l’échographie pour le diagnostic de neuropathie ulnaire du coude : une méta-analyse de 1961 examens
Arya Haj-Mirzaian, Nima Hafezi-Nejad, Filippo Del Grande, Yoshimi Endo, O. Kenechi Nwawka, Theodore T. Miller and John A. Carrino
American Journal of Roentgenology. 2020 Nov;215(5):1171-83.
https://www.ajronline.org/doi/abs/10.2214/AJR.19.22457
Background: Ulnar neuropathy at the elbow (UNE) is one of the most common peripheral entrapment neuropathies. In general, evidence suggests that US can be accurately used for the diagnosis of UNE. However, previous studies are highly heterogeneous regarding the US measurement techniques used and cutoff values; various measured parameters (diameter, cross-sectional area [CSA], ratio of ulnar nerve); measurement location (mid arm to wrist); and degree of elbow flexion during measurement.
Contexte : La neuropathie ulnaire du coude (NUC) est l’une des neuropathies compressive périphériques les plus courante. En général, les données disponibles suggèrent que l’échographie peut être utilisée avec précision pour le diagnostic de la NUC. Cependant, les études précédentes sont très hétérogènes en ce qui concerne les techniques de mesure de l’échographie utilisées et les valeurs seuils; les divers paramètres mesurés (diamètre, surface transversale, ratio du nerf ulnaire); l’emplacement de la mesure (milieu du bras au poignet) et le degré de flexion du coude pendant la mesure.
Questions : Quelle est la technique optimale de mesure par l’échographie et la valeur seuil pour le diagnostic de la neuropathie ulnaire du coude?
Type d’étude : Méta-analyse
Participants : 19 études (1961 examens) ont été incluses.
Critères d’inclusion : Études évaluant la précision diagnostique de l’échographie chez des patients atteints d’une neuropathie ulnaire du coude avant Avril 2019
Méthodes : Un modèle à effets aléatoires a été réalisé pour comparer la sensibilité, la spécificité et le rapport de cotes diagnostiques (diagnostic odds ratio, DOR) de différentes mesures échographiques, y compris le diamètre et la surface transversale du nerf au niveau de l’épicondyle médial ou aux niveaux proximal et distal, le diamètre maximal, la surface transversale maximale et les rapports de nerfs. Des analyses de sensibilité et de méta-régression ont été effectuées pour évaluer l’impact des variables cliniques et d’imagerie sur le DOR de l’échographie.
Principaux résultats : Mesurer la surface transversale du nerf ulnaire à l’épicondyle médial avec une valeur seuil supérieure à 10 -10.5 mm2 avait une sensibilité plus élevée que les autres techniques. Les rapports de nerfs avaient une spécificité plus élevée que les autres mesures; cependant, la définition des ratios et des valeurs seuil variait selon les études. L’analyse ROC a montré une meilleure performance diagnostique pour la mesure de la surface transversale à l’épicondyle médial. La valeur moyenne de la surface transversale était un prédicteur significatif de la DOR de l’échographie. Chaque 1 mm2 plus grand de surface transversale était associé à une augmentation de 36% du DOR. La performance diagnostique de l’échographie était la même quel que soit le degré de flexion du coude.
Conclusion : Pour le diagnostic de la neuropathie ulnaire, il est recommandé de mesurer la surface transversale (et non le diamètre) du nerf ulnaire, au niveau de l’épicondyle médial (et non aux niveaux proximal ou distal) et d’utiliser une valeur seuil de 10 – 10.5 mm2. Les mesures de l’échographie peuvent être effectuées à n’importe quel degré de flexion du coude. Le diamètre maximal du nerf, la surface transversale maximale et le rapport des nerfs ne peuvent être considérés comme des méthodes optimales pour le diagnostic de la NUC.
Commentaire : Félicitation pour votre publication. L’électrophysiologie faussement négative et la neuropathie subclinique avec absence de symptômes manifestes représentent des problématiques majeures quant à un standard de référence pour la neuropathie ulnaire. Néanmoins, ce travail contribue à établir l’utilité de l’échographie dans la NUC. Selon l’expérience de l’auteur, un autre rôle important de l’échographie est dans l’évaluation dynamique des syndromes de ressaut du nerf ulnaire et du triceps, qui est difficile à évaluer avec l’IRM.
Messages à retenir:
- La surface transversale du nerf ulnaire est un indicateur de la neuropathie ulnaire.
- Mesurer le nerf ulnaire à l’épicondyle médial.
- Une valeur seuil de 10 – 10.5 mm2 de la surface transversale est un bon indicateur de la neuropathie ulnaire.